Vie monastique

Après l’office des Vigiles, qui est un office de nuit, vient l’office des Matines qui se célèbre au lever du jour ; c’est notre propre office des Laudes, office de louange. Cette louange au Seigneur ressuscité que nous célébrons chaque dimanche est une célébration pascale où les psaumes, cantiques, lectures et répons annoncent la Résurrection....

En lisant ce dixième degré d’humilité, on pourrait croire que saint Benoît recommande aux moines de ne jamais rire et de garder en permanence un air grave, sérieux, raide ! Si, dans les instruments des bonnes œuvres, il demande d’éviter le rire excessif et ‘’éclatant’’, il demande ici la même chose en citant le livre du Siracide qui dit que ce rire reflète un manque d’intelligence. Le rire visé ici par saint Benoît est ce rire superficiel, explosif et déclenché sans motif raisonnable...

Nous pouvons, plus spécialement aujourd’hui, élargir notre regard sur l’humilité en contemplant sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Et saint Benoît comme ses moines ont sans doute assez d’humilité pour reconnaître que cette vertu n’a pas à être leur ‘’propriété privée’’, car elle est un don de Dieu fait à tous les disciples du Christ, lui qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort....

Après l’obéissance et avant l’humilité, saint Benoît veut nous montrer l’importance du silence. Nous vivons dans un monde bruyant, agité, encombré de toutes sortes d’information données par une multitude de moyens. Et si nous n’y prenons pas garde, nous pouvons nous laisser entraîner dans ce tourbillon de bruits, de paroles, d’images…...

Au début de ce chapitre sur l’abbé, saint Benoît nous dit qu’il « ne doit rien enseigner, constituer ou ordonner en dehors des enseignements du Seigneur. » On peut rapprocher ces paroles de ce qui est demandé à l’évêque au cours de son ordination, comme on l’a entendu hier matin, lors de la consécration de notre nouvel évêque d’Évreux, Mgr. Olivier de Cagny...

Le Seigneur désire nous donner la vie et le bonheur, la vie vraie et éternelle. Pour cela, il cherche, parmi la multitude, un ouvrier qui aspire à voir des jours heureux. Cet appel est lancé à chacun de nous, baptisé ou non. Et quel est le travail proposé à cet ouvrier ? C’est le labeur de l’obéissance indiqué dès les premiers mots du Prologue....

C’est un livre qui reste ouvert, que l’on reprend et qui nous guide tout au long de notre vie. Avec le Prologue, nous entendons à nouveau l’invitation à ouvrir l’oreille de notre cœur à la voix du Père qui nous aime et qui nous appelle à garder nos cœurs vigilants pour le servir par notre obéissance et à faire fructifier tous les talents qu’Il nous a donné....