Nativité de saint Jean Baptiste – Luc (1, 57-66.80)

Publié le

Catégorie : Homélies

Évangile : « Jean est son nom »

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »

On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné.

À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

 

Saint Jean Baptiste, par Philippe de Champaigne vers 1656. Musée de Grenoble

Monition :

Nous célébrons aujourd’hui un grand prophète, un précurseur, mais aussi un homme d’une profonde humilité.
Jésus dira à son sujet: « Parmi les enfants des hommes, nul n’est plus grand que Jean-Baptiste. »

Pourquoi Jean est le plus grand des prophète? Parce qu’il est prophète? Ou précurseur?

Non! Je pense que c’est à cause de son humilité qui lui donnait sa grandeur, qui en faisait un intime comme le dira tout à l’heure la préface de la messe.

C’est son humilité qui lui a fait voir Jésus comme l’Agneau de Dieu, et qui lui a permis de répondre : “Je ne suis même pas digne de délier la courroie de sa sandale.”

C’est son humilité dans la proclamation de la vérité et de la pénitence, et dans le témoignage rendu par le martyre. »

L’humilité trouve tout son sens quand elle laisse transparaître Jésus, doux et humble de cœur. Jean nous apprend à s’effacer pour laisser passer l’Amour.

Qui connaît Jésus ne peut rester triste dans son âme.

Homélie : 

Jean le Baptiste est celui dont Jésus a dit qu’il était le plus grand des prophètes et le plus humble des hommes.

Que pourrait nous dire, aujourd’hui, Jean le Baptiste, lui ce grand prophète ?

Laissons-le nous parler :

« J’étais encore dans le sein de ma mère quand le Seigneur m’a visité et m’a appelé. J’ai alors bondi de joie, j’ai tressailli d’allégresse dans le sein de ma mère Élisabeth. Dieu, encore tout petit, Jésus, était dans le sein de Marie, et moi, en sa présence, je devenais un saint. Qui dira qu’un petit fœtus n’est pas un enfant ? (Désolé, mais j’ai toujours eu la franchise dans ma parole.)

Vous voyez, dès ma première rencontre avec Lui, Jésus a fait de moi le précurseur, le petit enfant, prophète du Très-Haut, c’est-à-dire, un instrument docile pour transmettre la Parole de Dieu à son peuple, à ses frères et soeurs, à accepter à marcher à contre-courant, et lui préparer le chemin comme l’a chanté mon père Zacharie.

« Tu vois, toi, lors de ton baptême, tu fus marqué aussi de l’onction du prophète pour annoncer Jésus par tes paroles, mais surtout en ta personne remplie de charité et de compassion comme Lui. Si tu sens que ce FEU t’échappe, alors demande à Jésus la joie de l’Amour, la joie de sa connaissance, la joie de l’Alliance.

Qui connaît Jésus ne peut rester triste dans son âme. Même au cachot en fin de vie, j’avais toujours cette joie reçue de Jésus lors de la Visitation de ma tante Marie à ma maman Élizabeth.
Quand on est marqué, c’est pour toujours ! » « C’est de Lui que j’ai dit : celui qui vient derrière moi, le voilà passé devant moi, parce que avant moi, il était. »

Bonne fête de JOIE INTÉRIEURE ! Et bonne journée à tous.

 

Père Dieudonné
Prieur du Bec