En 2005, frère Marcellin o.f.m. (ordre des frères mineurs), alors aumônier des Gens du voyage pour les cinq départements de Normandie, demande au frère hôtelier de pouvoir venir à l’abbaye avec plusieurs familles du Voyage et leurs caravanes. C’était en vue d’une de leur rencontre habituelle, appelée « Ecole de la foi » et il voulait la proposer, avec l’aide de sœur Marie-Thérèse, dans le cadre des offices liturgiques et de la prière d’une communauté monastique. La proposition est acceptée et, du 27 au 31 octobre 2005, ce sont plus de dix caravanes avec une trentaine de Gens du voyage et leurs enfants qui se sont installés sur les prairies de l’ancien logis abbatial.Même « logés » de l’autre côté du mur, leur nombre et leurs activités ne pouvaient nous laisser indifférent, surtout que frère Marcellin et sœur Marie-Thérèse, que je connaissais par les sessions d’iconographie, m’avaient demandé de participer à leur réunion d’enseignement. J’ai donc fait connaissance avec les Roms ou les Gitans(1) comme on a encore l’habitude de les appeler.
Grâce à l’accueil que j’ai immédiatement reçu et à leur simplicité ma découverte des Gens du voyage fut totale et assez bouleversante. L’un d’entre eux en particulier, Rudy, marié à Sandy et avec deux enfants, me confia sa récente conversion à Jésus! J’étais frappé par leur foi toute simple mais si profonde, sans appréhension ni respect humain. Les enseignements de frère Marcellin étaient concrets, vivants, pour rester au contact de leur situation toujours si précaire! Chaque famille cuisinait dehors, sur des réchauds à gaz, ses repas auxquels j’étais chaque fois invité. Toutefois, devant être présent aux repas de ma communauté, je n’étais pas en mesure d’accepter cette amicale invitation.
Il y eu d’autres Ecoles de la foi, d’autres rencontres au Bec où lors de leur pèlerinage à Lisieux par exemple, ou dans la région. Invité en décembre 2005 avec frère Marcellin et sa longue caravane-chapelle pour une de leur rencontre chez Rudy, j’ai participé pendant trois jours à leur vie, couchant dans une caravane sans chauffage et par une température polaire! Mais l’accueil si fraternel et si chaleureux faisait vite oublier ces quelques désagréments passagers puisque je pouvais vivre leur quotidien!
On connait peu toutes les tracasseries administratives et juridiques que le gouvernement français leur fait subir: le manque de terrains de stationnement dans les villes, l’obligation d’un passeport intérieur dernièrement abrogé mais toujours en vigueur, alors qu’ils sont Français, etc… Toujours considérés en fait comme à part, étrangers et un peu voleurs, il est indispensable, pour découvrir leur vie difficile et leur foi, de s’approcher simplement et avec confiance. On sera alors immédiatement accueilli comme des frères tout en restant des « gadjé », c’est ainsi qu’ils nous appellent, les sédentaires. Apparemment si libres, comment vivent-ils leurs fidélités? C’est la question que j’ai posé à certains d’entre eux:
LES MARIAGES:
Il n’y a pas de mariage civil ou religieux chez les Gens du voyage, sauf exception. Chez les Manouches, si un garçon décide d’épouser une fille, ils partent tous les deux ensemble quelques jours, presque toujours sans prévenir leurs parents, mais avec la connivence d’un membre de chacune des familles. Et lorsqu’ils reviennent, on considère qu’ils sont mariés! Ce mariage coutumier est extrêmement sérieux pour eux. Chez les Roms par contre, et encore aujourd’hui, les mariages sont souvent arrangés par les familles longtemps à l’avance, alors que les deux enfants sont encore tout petits.
SANDY: Je n’avais pas encore 15 ans lorsque je suis tombée amoureuse du jeune rouquin de 18 ans qui habitait à cent mètres de chez nous. Sans prévenir nos parents, en juin 1987, nous sommes partis trois jours dans la voiture de Rudy qui venait d’avoir son permis de conduire. Comme nous n’avions pas beaucoup d’argent, nous avons logé dans un hôtel du coin avec seulement une visite à la Tour Eiffel! Au retour ma famille, mécontente de ce mariage, a refusé d’organiser le repas de noce traditionnel. Nous avons logés dans une caravane chez les parents de Rudy. Je lui suis resté fidèle, mais lui je ne sais pas. Chez nous en général, les femmes sont fidèles et les hommes plus volages!
Chez les gens du voyage on se marie très jeune et le cas de Sandy n’est pas exceptionnel: sa mère comme sa sœur se sont mariés à 16 ans, sa fille à 17 ans; le garçon n’ayant que trois ans de plus que la fille, ce qui est assez courant encore aujourd’hui.
LA FAMILLE:
Tous vivent solidement la fidélité familiale et ils veulent rester ensemble, toutes générations groupées, le plus possible. Ils s’entraident, se téléphonent souvent et lorsqu’un des leurs tombe malade ou va à l’hôpital, pas question de partir sans lui, même pour un pèlerinage prévu!
MICROBE (oncle de Sandy et de Rudy): On restera pour l’entourer et le visiter jusqu’à sa complète guérison même s’il faut attendre plusieurs mois. Surtout on a un grand respect des anciens: lorsqu’ils parlent, les jeunes écoutent et se taisent. Il serait inimaginable pour les enfants de mettre leurs parents âgés en maison de retraite; ils doivent mourir dans leur caravane entourés de toute la famille. Lorsqu’ils meurent, on les veillent pendant trois jours. Et même si elle n’est plus toujours appliquée, c’était la tradition de brûler toutes les affaires du défunt: ses affaires personnelles et même son camion et sa caravane. On ne gardera qu’un seul objet en souvenir de lui. Ceci, d’abord par respect, mais aussi un peu par crainte superstitieuse: on craint que le moulo (le mort) ne revienne rechercher quelqu’une ou plusieurs de ses affaires. La peur des morts est en effet toujours présente sur le voyage et on évitera de coucher dans la maison d’un défunt ou près d’un cimetière.
Il y a encore, dans la famille même, une séparation restée très orientale entre hommes et femmes. Même si ces dernières paraissent toujours très effacées, elles possèdent néanmoins une grande force de décision et peuvent se montrer très persuasives dans le contrôle de la famille et la vie quotidienne: les courses et la cuisine, le nettoyage et le soin des enfants sont pour elles; la responsabilité matérielle de la famille, souvent très élargie, pour les hommes qui aiment bien faire aussi les « braises » (les grillades, dehors, sur un grand feu de bois qui sera ensuite le centre d’une réunion masculine et de veillées). Pour eux, la vie est vraiment vécue au jour le jour, car ils ne peuvent pas envisager un avenir même proche: ni ce qu’ils feront, ni où ils seront car les klisté (les gendarmes) les auront peut-être fait déguerpir le lendemain matin. D’ailleurs la langue manouche ne se décline pas au futur!
LA RELIGION:
La majorité des Gens du voyage sont évangélistes ou pentecôtistes parce que cette Eglise chrétienne plutôt fondamentaliste, correspond assez bien à leur genre de vie, à leur spontanéité parfois un peu exubérante et à leur spiritualité. Certains d’entre eux, bien que ne sachant ni lire, ni écrire, ont cependant une grande facilité pour apprendre par cœur des passages entiers de la Bible et des chants qui leur sont propres. Les prêches, chez ceux qui sont qui sont pentecôtistes ou évangélistes, insistent beaucoup sur l’unique sainteté de Dieu (ce qui exclut tous nos saints et même la Sainte Vierge qu’ils respectent néanmoins car elle est la Mère de Jésus), sur la Loi divine et les péchés.
C’est peut être une explication à une plus grande fidélité et à des divorces moins nombreux chez eux que chez nous catholiques.
Ceux qui sont catholiques ne pratiquent pas régulièrement, par peur, le plus souvent, d’être mal accueillis dans les paroisses avec toujours cette peur du rejet, trop souvent réelle, hélas. Leur religion sera donc plus dévotionnelle et populaire avec de nombreux pèlerinages(2) pour se retrouver ensemble. Ils parlent facilement et spontanément de Dieu dont ils témoigneront avec un talent naturel d’évangélisateur, de prédicateur. Que ce soit dans la discussion amicale, face à des agents de l’administration ou dans leurs activité commerciale, ils expriment leur croyance et leur foi en la bonté, la justice et la fidélité de Dieu en toute liberté et sans ce qu’on pourrait nommer respect humain. Et ils se moquent pas mal de savoir si leur vis à vis est un administratif ou un policier qui pourrait mal le prendre et déconsidérer ou même refuser leur dossier.
MICROBE: Il y a vingt ans, mon beau frère Dédé, vers l’âge de 55/60 ans, s’est converti à Parais-le-Monial. Il y accompagnait sa femme qui était catholique et pratiquante. Il a reçu la grâce de l’Esprit Saint et il a acheté un chapiteau pour réunir et convertir aussi bien les Gens du voyage que les gadjé. En général il part seul pendant une semaine, soit avec son petit camion dans les lieux de pèlerinage comme Lourdes, la Sainte Baume, les Saintes Maries-de-la-mer… soit avec son grand chapiteau. Comme membre de la Communauté de l’Emmanuel, il s’occupe aussi de préparer les deux rencontres annuelles de Pâques et d’août pour 200 à 300 caravanes de Voyageurs.
Beaucoup de Gens du voyage aiment tout particulièrement les groupes du Renouveau charismatiques qui, comme les Eglises évangélistes pentecôtistes, correspondent bien à leur tempérament spontané. C’est pourquoi les pèlerinages d’Ars et de Paray-le-Monial sont si fréquentés.
Dans la communauté catholique des gens du voyage de l’Essonne, où vit la famille de Rudy, leur désir d’évangéliser est tellement fort qu’un chapiteau a été acheté pour le monter dans les pèlerinages et au cours des réunions de prière et d’écoles de la foi. Michel, qui a été institué « Lecteur » en est le responsable et, comme James, il a un véritable charisme de prédicateur. Les autres, qui parlent peu, sont très efficaces pour monter le chapiteau, inviter aux rencontres et les femmes pour préparer les repas qui suivent toujours ces rencontres.
Rudy a construit une petite chapelle en dur sur son terrain et, autant qu’il peut en trouver, il invite un prêtre de la région à venir dire une messe du soir qui remplit toujours sa chapelle. Pour chauffer, il a un petit poêle à bois, mais avant il chauffait à l’électricité:
RUDY: Avant d’avoir rencontré le Seigneur, je piquait de l’électricité, c’était facile! Mais maintenant devant Jésus, je veux avoir la conscience tranquille.
Peux-tu raconter ta conversion?
RUDY: Baptisé jeune, je me suis marié à 18 ans, mais je ne croyais ni ne pratiquais malgré les « instances » de ma femme. Mais le 14 septembre 2005, fête de la Sainte Croix, ma femme m’a amené à la basilique de Longpont, pour la messe. Sans m’en rendre compte, j’ai été attiré à aller communier. Dans cette église, Il y a beaucoup de reliquaires et nous étions placés devant le buste-reliquaire de saint Yves. Pourtant, revenant à ma place, ce n’est plus lui que j’ai vu, mais quelqu’un d’autre, d’une éblouissante beauté, avec au dessous, un beau nom d’écrit. J’étais alors comme dans une torpeur mystérieuse, un peu comme celle d’Abraham au livre de la Genèse (Gn.15,12) dont j’ai lu le récit plus tard. Je ne me suis ressaisi qu’en sortant. Le lendemain, voulant essayer de comprendre ce qui m’était arrivé, je suis revenu à la même place, mais c’était bien le buste de saint Yves avec son nom écrit dessous. Je sais maintenant que, tout en restant le même, un pêcheur, je suis aimé et pardonné.
Ce genre de récit quelque peu « merveilleux » n’est pas rare dans le monde du Voyage qui mette en pratique la Bible sans en être forcement conscient: « Père, Seigneur du Ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que Tu as caché aux sages et aux savants, Tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt.11,25).
Joseph, 46 ans, peintre-maçon de profession, vit avec sa famille de quatre enfants à Alençon dans des caravanes installées depuis six ans sur un terrain de camping près de la gendarmerie! Ils sont acceptés car il a un ministère dans sa paroisse, animant par les chants qu’il compose lui-même, avec paroles et musique, les messes du dimanche et souvent de semaine à l’hôpital où sa femme témoigne également. Il s’occupe naturellement de tous les problèmes des Gens du voyage ainsi que de l’aumônerie pour leur annoncer la Parole de Dieu, organiser des pèlerinages, partager et aider. Connu pour sa mobilisation en faveur de la création d’un terrain pour les accueillir, il a eu droit à plusieurs articles dans la presse locale.
JOSEPH: Je me suis marié à 21 ans avec Katia qui en avait 18. Et comme pour mes parents et ceux de ma femme, nous nous sommes mariés à l’église catholique. Mes parents étaient croyants mais n’allaient pas à la messe et priaient rarement. C’est grâce à ma femme qui, m’ayant poussé à l’accompagner à Lourdes, peu de temps après notre mariage, que j’ai reçu l’appel de la foi. Ce fut sans forcément m’en rendre compte aussitôt, mais peu à peu, j’ai prié la sainte Vierge qui, elle, m’a amené à son fils, le Christ. J’en ai reçu la force de l’amour. Et du coup, on apprend à aimer son prochain et à aider les autres. Parce qu’on donne, on reçoit et je voudrai aimer le Christ comme Lui m’aime. Quand on veut avoir l’amour, il faut se dire qu’on peut toujours faire mieux pour les autres. Il faut aussi arrêter de se plaindre pour tout et pour rien, parce que ça ne fait pas avancer les choses. J’ai connu beaucoup d’épreuves dans ma vie et je ne me plains pas. Même sans être chrétien, le devoir de chacun, c’est de se prendre en main.
On ne peut pas être chrétien par tradition, car si on suit une tradition, pour une religion on n’est pas dans le vrai. On a l’appel de la foi ou on ne l’a pas. Je lis régulièrement la Bible et les psaumes et je passe souvent trois heures à prier. Mon but, c’est de faire se mélanger ensemble dans la même foi: gadjé, étrangers et Gens du voyage.
En 2007, lors de la Première Rencontre Mondiale des Prêtres, Diacres, Religieux et Religieuses Gitans, organisé par le Conseil Pontifical pour les Migrants et les Itinérants, il était dénombré 33 consacrés gitans.
En France il y a actuellement 2 rachaïls (prêtres) d’origine de Voyage, 3 diacres et 2 religieuses.
LES TRADITIONS:
Comme beaucoup d’autres traditions locales et sous les pressions des changements de la vie actuelle, celles des Gens du voyage ont tendance à se perdre. La langue manouche tend à disparaitre d’abord dans les grandes banlieue de villes plus qu’en province. Alors qu’elle était le langage commun aux grands parents, qui souvent ne savaient pas le français, elle devient presque incompréhensible, sauf quelques mots usuels(3), pour la nouvelle génération.
Du fait des déplacements constants, même s’ils ont tendance à se raréfier, il était difficile d’avoir un métier stable, sans parler du rejet habituel des bohémiens « voleurs de poules ». Nos Voyageurs étaient donc et sont toujours, plus ou moins: tresseurs de paniers en osier, canneurs de chaises, maquignons dans les campagnes de la Manche, du Pays d’Auge, des pays de la Loire, de l’Auvergne pour les Manouches; soudeurs et étameurs pour les Hongrois (Roms); gens du cirque pour les Sinté-manouches, forains et déballeurs sur les marchés pour les Yeniches. Aujourd’hui, tous, plus ou moins, font commerce de ferraille. Il y a aussi, quelques soient les groupes, beaucoup d’élagueurs, de peintres, maçons en bâtiments… tous genres de petits métiers qui ne demande ni étude, ni apprentissage théorique, mais se transmettent en famille.
Ce qui m’a aussi tout de suite étonné chez les Gens du voyage, c’est leurs noms: j’entendais parler de: Nana, Lolo, Nini, Petit frère, Coulina, Microbe, Tarzan (un homme de plus de 80 ans!), mais aussi de: Pouding, Gros bébé, Crotte de bique, Putain, Patraque ou même: Cochon, Balo (porc en manouche), Poule et tous les animaux de la basse-cour, ou bien encore: Lézard, Tortue, Hérisson… Même un était nommé: « Pas de nom ». Il y a aussi tous les prénoms bibliques comme Lazare, Michel, Josué, Abraham… ou plus typiques des jeunes générations: Rudy, Sandy, Adelle, Roy, Boy… Car s’ils ont reçu un prénom de baptême, soit qu’il n’est pas utilisé, et ils en recevront un autre donné souvent par le parrain de baptême lui-même, soit il est transformé: Anna devient Nana.
La sédentarisation des Voyageurs est encore très limitée car il s’agit davantage d’une fixation sur un lieu, une ville, un secteur géographique quelque peu restreint et pour un temps donné, qui n’empêchera pas, un jour ou l’autre, la reprise du Voyage, que ce soit à l’occasion d’un mariage ou lorsque les enfants sont eux-mêmes partis. C’est valable même pour ceux qui ont acquis une maison et qui y sont depuis de nombreuses années; le Voyage demeure toujours possible.
Aujourd’hui, si la modernité et la scolarisation des enfants a tendance, avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, à niveler les différences entre eux et nous et à éviter un certain nombre de difficultés pour eux, ils sont toujours rejetés et mal considérés. Eux même ne souhaitent pas vivre notre vie qui leur ferait par trop perdre certaines de leurs valeurs et beaucoup de leurs traditions spécifiques et ancestrales. Et c’est toute une culture qui serait perdue pour eux comme aussi pour nous tous.
Personnellement, en les connaissant, j’ai découvert une belle fidélité fraternelle chez certains, aussi bien que confiante et accueillante chez tous. Je reste aussi très admiratif pour leur foi joyeuse qu’ils expriment si librement comme pour leur exemple de l’entraide qu’ils manifestent alors qu’ils sont toujours les parias de notre société. Ils méritent d’être reconnus dans leur différence qui est notre richesse commune.
Frère Raphaël Flaujac
1- Ceux que l’administration française appellent « Gens du voyage » d’une façon assez péjorative pour eux, et qui sont originaires d’Europe centrale et du nord de la Russie sont appelés Roms; ceux du reste de l’Europe: Sinté ou Manouches, alors que le nom de gitans est plutôt réservé à ceux qui sont passés par le nord de l’Afrique. Tous sont en fait originaires de la région nord indienne. Et ceux qui se sont agrégés à leur groupe au XVIIème siècle, européens d’origine, sont nommés Yéniches.
2- Voici les principaux pèlerinages des Gens du voyage:
* Pèlerinages nationaux: Lourdes et les Saintes-Maries-de-la-mer.
* Pèlerinages régionaux: Lisieux et le Mont-Saint-Michel pour la région normande.
* Du 24 au 27 septembre 1965, il y eut à Rome (exactement à Pomezia) un premier pèlerinage mondial où le Pape Paul VI leur dit: » Vous qui regardez le monde avec méfiance et qui êtes regardés par lui de la même manière, vous êtes dans l’Eglise! Vous représentez une portion bien-aimée du peuple de Dieu en pèlerinage et vous nous rappelez que « nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir » (He.13,14).
* Au second pèlerinage mondial de Rome, du 23 au 27 octobre 2015, le Pape François a reçu plus de 5000 Gens du voyage. Il leur dit: « Je voudrai que pour votre peuple, s’ouvre une nouvelle histoire! Que l’on tourne la page! Il est temps d’éradiquer les préjugés séculaires, les méfiances réciproques qui servent de fondement à la discrimination, au racisme et à la xénophobie ». Puis il a insisté sur l’instruction: » Vos enfants ont le droit d’aller à l’école, ne les en empêchez pas! » a-t-il lancé, tout en demandant aux Etats de « garantir des parcours de formation adéquats pour les jeunes gitans ». « Nous ne voulons plus assister à des tragédies familiales où les enfants meurent de froid ou dans les flammes », a-t-il martelé. Mais « au milieu de tant d’individualisme, c’est aussi notre devoir de travailler à construire des périphéries plus humaines. Vous pouvez le faire si vous êtes d’abord de bons chrétiens en évitant tout ce qui n’est pas digne de ce nom: mensonges, escroqueries, embrouilles, litiges », a-t-il encore expliqué. (http://www.europe1.fr)
* Le 11 juin 2011, des Tsiganes de plusieurs ethnies, venus de toute l’Europe: Roms, sinti, Manouches, ont effectué un pèlerinage à Rome à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance d’un gitan martyr de la foi, Zéphirin (Ceferino) Giménez Malla, fusillé sommairement par les Républicains espagnols en 1936, pour avoir essayé de défendre un prêtre et refusé de renier publiquement sa foi. Ceferino a été béatifié par saint Jean-Paul II en 1997.
3- Voici quelques exemples de mots usuels en manouche: auto: wagi, roulotte: vago (certainement influencé par l’allemand wagen: chariot), eau: pani (origine indienne), pain: maro, vin: mol, chien: jukel, cheval: grail, chat: mourga, hérisson: niglo… Comme il n’y a pas de tradition écrite pour la langue manouche, ces traductions sont transcrites selon leur prononciation.