La prière obtient l’Esprit Saint

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Dans ce passage où Jésus est présenté dans sa relation intime avec son Père, un disciple lui demande de pouvoir accéder à sa prière de Fils. Et Jésus répond en nous donnant la prière des fils à notre Père. Et cette prière du Notre Père dit Dieu pour mieux dire notre condition humaine.

La construction du Notre Père est pyramidale:
au sommet: le seul Père.
au dessous: ses deux biens: son Nom et son Règne.
en bas: en ordre dégressif, nos trois réalités: le pain, les fautes pardonnables et la tentation finale.
Par sa structure, son rythme et son contenu, le Notre Père ressemble moins aux psaumes qu’à quelques prières juives antiques: Kaddish et les 18 bénédictions. Le Notre Père est une prière juive avec absence de christologie, ce qui plaide en faveur de son authenticité. Mais cette prière est aussi nouvelle par sa concision, son invocation à Dieu comme Père et l’existence eschatologique qu’elle présuppose. On demande à Dieu d’agir comme Créateur (pain) et comme Rédempteur (pardon).
La version de Luc est plus brève(1) que celle de Matthieu (Mt. 6, 9-13).
Après l’invocation utilisée par Jésus lui-même: « Père », il y a deux demandes:
-La sanctification du Nom divin, œuvre de Dieu lui-même ( Voir Ez. 36,23)
-La venue du Règne de Dieu qui s’est approché des hommes pour être annoncé.
Cette double demande rencontre le dessein de salut de Dieu à condition que nous demandions d’entrer dans la victoire de Jésus pour recevoir son salut.
Les trois demandes suivantes prennent le contrepied de la triple tentation de Jésus au désert:
-Le pain, symbole de la vie dont le Père est l’unique source.
-Le pardon qui marque la gratuité du Royaume de Dieu.
-La tentation dont on doit se garder afin d’affronter souffrance et mort.
Ces trois demandes baliseront la suite de la démarche évangélique:
-Chap. 12: Thème du partage de la vie reçue du Père.
-Chap. 14 à 17,10: Thème du pardon exprimé par la remise des dettes.
-Chap. 17,11 à 21 où le salut est présenté comme une épreuve à vivre dans la patience.
Le disciple ne demande pas d’être épargné par la tentation, ni par les épreuves qui lui sont promises (21, 12-19) puisque Jésus a été conduit par l’Esprit Saint au désert où il fut tenté par le diable. Mais il demande de ne pas succomber à la tentation comme en 22,32.
En conclusion, le don par excellence est l’Esprit Saint que le Père « donnera à ceux qui le lui réclament ».

 

1- Luc omet la demande concernant la réalisation de la volonté de Dieu « sur terre comme au ciel ».
2-Dans l’expression: « Ne nous soumets pas à la tentation », il faut comprendre: « Fais que nous n’entrions pas au pouvoir de la tentation », sous entendu: pour ne pas risquer de commettre le mal.