Évangile : « À mes brebis, je donne la vie éternelle »
En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
Homélie :
«Je suis Le Bon Pasteur : Je connais mes brebis et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle… Le Père et moi, nous sommes Un.»
Ces affirmations de Jésus que nous venons d’entendre concluent la parabole du Bon Pasteur qui occupe une grande partie du chapitre 10 de l’Évangile selon saint Jean. Cette parabole est proposée chaque année pour le 4e dimanche de Pâques. C’est le Seigneur ressuscité qui est notre pasteur. Nous sommes ses brebis et il nous fait entrer pour l’éternité dans sa bergerie.
Si Jésus peux s’attribuer ce titre, c’est à cause de son enracinement biblique. Le vrai berger qui conduit Israël comme son troupeau, et Dieu, ainsi que le chante plusieurs psaumes et que l’affirme les prophètes, Michée, Isaïe, Jérémie, et particulièrement Ézéchiel, au chapitre 34 de son livre. Dieu garde son peuple et le protège des dangers, il le ramène d’exil. Il prend soin du troupeau, le nourrit, le désaltère, soigne les brebis malades et prends soin des plus faibles. Il n’est pas comme les bergers mercenaires qui s’enrichissent aux dépens du troupeau et laissent périr les brebis faibles et malades.
Jésus est le bon berger qui réunit en lui toutes les qualités annoncés par les psaumes et les prophètes. Il conduit ses brebis avec justice, prend soin des faibles, les instruit et les connait et va jusqu’à donner sa vie par amour pour son immense troupeau, y compris les brebis qui n’en font pas encore partie.
La première lecture, au livre des Actes des Apôtres rapporte la mission de Paul et de Barnabé auprès des païens. La Parole de Dieu est annoncée d’abord au seuls juifs. Mais elle ne peut se limiter à un cercle fermé. Et malgré la tentation d’appropriation par un groupe, elle déborde et se répand parmi les païens. Les Apôtres répondent ainsi au désir de Jésus : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos, il faut qu’elles entendent ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » ainsi, on n’enferme pas le message de l’Évangile. Jésus est ressuscité pour tous les hommes. Il est venu donner la vie en abondance.
C’est bien parce qu’il a donné sa vie qu’il est le Pasteur universel, le Bon Pasteur. Il s’est offert par amour. C’est ce que nous dit le livre de l’Apocalypse. Le sacrifice de sa vie fait de lui l’Agneau. Et l’auteur nous dit : » l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. »
Le sacrifice de l’agneau pascal dans la liturgie d’Israël rappelle la sortie d’Égypte et la libération de l’esclavage. Son sang est source de salut. Cet agneau, pris du troupeau, est une des figures les plus parlantes du Christ qui s’offre sur la croix et qui verse son sang pour la multitude. Sa mort a lieu à l’heure du sacrifice de l’agneau pascal.
Mais il se relève de la mort au matin de Pâques. L’Agneau immolé et vainqueur de la mort. Il est établi pasteur de tous ceux qui ont été sauvé par son sang. Il leur donne la vie en abondance, la vie éternelle. Il les conduit aux sources des eaux de la vie et leur donne le bonheur sans fin.
Ce bonheur est fondé sur une connaissance mutuelle, sur une relation d’amour. Jésus, le Pasteur, connait ses brebis mieux que tout autre, car lui-même et un agneau pris du troupeau. Il s’est chargé de notre humanité. Il connaît nos limites, nos faiblesses, à l’exception du péché. Il connaît le cœur de l’homme de l’intérieur. Mais il est Fils de Dieu. Il vit dans l’intimité de son père et veux nous y introduire. Il établit avec chacun une relation personnelle et nous unit dans un même amour, cet amour qui l’unit à son père. Sa promesse est irrévocable. C’est pourquoi il peut affirmer : « Personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. » Et cette assurance nous vient de l’unité parfaite du Père et du Fils.
Jésus a donné sa vie pour tous les hommes. Cette connaissance personnelle du pasteur pour chacune de ces brebis est associée à son désir de voir l’unité du troupeau. Cette unité du troupeau, fondée sur l’amour du Père et du Fils, ne va pas sans le désir d’aller toujours au-devant des brebis qui ne sont pas encore de son bercail. Et ce désir, Jésus nous demande de le porter avec lui.
Beaucoup d’hommes le cherchent et l’attendent sans le connaître encore. Il est venu pour eux, c’est pourquoi il appelle des chrétiens à participer à sa mission pastorale, par des ministères ordonnés afin de transmettre sa vie dans sa parole et les sacrements, par des services d’Église, par l’apostolat sous toutes ses formes, par un témoignage de vie offerte et la charité.
Tous, baptisés, nous sommes appelés à porter le souci de nos frères, à leur annoncer dans nos différents états de vie, nos rencontres, nos activités dans l’Église ou à ses frontières, la Bonne Nouvelle de Jésus ressuscité, venu pour nous conduire aux sources de la vie. Par notre disponibilité et notre réponse à son appel, il prend soin aujourd’hui de son troupeau, des faibles, des malades, des égarés, alors que nous sommes les premiers l’objet de sa miséricorde.
Offrons-nous à lui de plein gré et entrons dans une relation intime avec lui, en le faisant connaître autour de nous. Que cette Eucharistie que nous célébrons maintenant fasse grandir l’unité de son Église.
Père Claude
Prieur du Bec