Écouter une parole du Bec en 2022 – S19

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 1 : DES GENRES DE MOINES.

Lundi 9 mai :

Le premier chapitre de la Règle décrit les différents genres de moines. Beaucoup – et c’est notre cas – pratiquent la vie cénobitique, la vie en communauté.

Ceux qui pratiquent la vie solitaire, ou vie érémitique, ne le peuvent vraiment qu’après « une longue probation dans un monastère », c’est-à-dire après avoir mené la vie cénobitique.

Quant à nous, nous essayons de mener la vie communautaire où il existe une part de solitude pour se trouver face au Seigneur et face à soi-même. Cette solitude est nécessaire, car la vie commune n’est pas un embrigadement où toute liberté personnelle serait supprimée. Nous devons toujours veiller à garder l’équilibre entre ces deux dimensions : vie communautaire et vie solitaire. Cet équilibre nécessaire est l’avantage de la vie cénobitique qui propose un cadre qu’il faut habiter et respecter. De même, la solitude doit être respectée – nous en avons tous besoin, même les laïcs mariés – mais sans que ce soit une fuite pour échapper aux devoirs communautaires, familiaux ou sociaux.Mardi 10 mai :

Saint Benoît fait un portrait peu flatteur des sarabaïtes et des gyrovagues et qui sont deux genres de moines très différents de ce que nous essayons de vivre en communauté.

Mais si nous réfléchissons sur ces deux genres, nous pouvons discerner qu’il peut se glisser dans notre vie de cénobitique, dans notre manière d’être, certains de leurs traits comme celui du désir, l’instabilité ou une certaine mollesse, etc… Il n’y a jamais de frontière franche et étanche entre tous ces différents genres de moines !

Aussi, c’est chaque jour que nous devons recommencer à nous mettre en marche à la suite du Seigneur, à renoncer à nous-mêmes et à notre volonté propre pour lui appartenir entièrement.

 

CHAPITRE 2 : DE L’ABBÉ.

Mercredi 11 mai, fête des saints abbés de Cluny :

Lorsqu’à l’occasion du dimanche du Bon Pasteur, nous chantons l’antienne : Ego sum Pastor oviüm, ce que nous avons fait samedi dernier (même en l’absence d’un abbé), c’est pour signifier que l’abbé est chargé d’une mission pastorale. Il est chargé de veiller sur un troupeau, la communauté qui lui est confiée, en s’inspirant de l’Unique Pasteur, le Seigneur Jésus.

« Qu’il répande ses ordres et sa doctrine dans l’esprit des disciples comme un ferment de divine justice » nous dit saint Benoît pour l’abbé. Ce qu’il enseigne, ce sont les enseignements mêmes du Seigneur, et il doit le faire par sa parole, mais aussi par ses actes, afin que les disciples, à son exemple, soient encouragés sur la voie de l’obéissance ; obéissance qui, en réalité, est rendue à Dieu.

Aujourd’hui, en fêtant les saints abbés de Cluny, nous avons des exemples d’abbés dont le rayonnement s’est étendu bien au-delà de leur abbaye et même de l’ordre de Cluny ; sur toute l’Église de leur temps.

 

Jeudi 12 mai :

     L’abbé, chez saint Benoît, doit montrer à ses frères le chemin à prendre à la suite du Christ. Et comme saint Benoît le rappelle souvent dans la Règle, l’abbé doit prêcher autant par sa parole que par ses actes ; il doit toujours y avoir une cohérence entre son ‘’dire’’ et son ‘’faire’’. Le modèle, c’est le Christ qui marche vers sa Pâque. Tout son enseignement, dans le discours après la Cène, ratifie son ministère : annoncer l’amour du Père pour tous les hommes, c’est ce que lui-même accomplit dans son offrande totale.

 

Vendredi 13 mai :

Le fondement de notre vie en communauté, c’est le Christ, car en Lui, nous ne formons qu’un seul corps. C’est parce qu’il aime chacun de nous personnellement, et d’un amour égal pour tous, que nous devons nous aimer les uns les autres, sans considération de différences entre nous. C’est bien ce qui est demandé à l’abbé : « Qu’il ne fasse pas acception de personnes dans le monastère » et qu’il encourage chacun sur la voie des bonnes œuvres et de l’humilité. Que sa charité soit la même pour tous et que chacun suive la même discipline, car c’est cela l’obéissance au Seigneur.

 

Samedi 14 mai :

Saint Benoît montre dans ce passage la difficulté de la tâche de l’abbé. Il doit constamment faire avancer l’ensemble du troupeau et en même temps s’adapter à chacun. Et les besoins de l’un ne sont pas ceux de l’autre. Il lui faut corriger et reprendre les indisciplinés et encourager les obéissants, les doux, les patients. Et cela, c’est chaque jour qu’il faut le faire. C’est toujours un équilibre à trouver dans la recherche incessante de la paix et de l’unité.

Le rayonnement de Cluny : une suite presque interrompue de saint abbés