Sainte Trinité 2020 – (Jn 3,16-18)

Sainte Trinité -A- 2020

Nous célébrons aujourd’hui dans cette liturgie de la Sainte Trinité tout le mystère de Dieu, communiqué comme une salutation, une bénédiction, une offrande de communion indéfectible.

La première expression de la foi trinitaire est une salutation de Paul à ses frères et sœurs dans la foi et non d’abord une subtile argumentation ; il partage sa foi dans un élan de tout son être envers les Corinthiens : « Que la grâce du Seigneur Jésus, l’amour du Père et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ».

C’est cette salutation que nous reprenons à l’ouverture de la messe et qui nous situe au cœur de notre foi. Bonne nouvelle partagée du don d’un Dieu libre qui, loin de dépendre de sa création ou de nous surplomber, nous propose d’entrer librement dans la danse de son amour pour nous apprendre à aimer en liberté et vérité.

Quand Paul parle de Dieu il partage la brûlure d’amour de l’Évangile, révélé aux petits et annoncé gratuitement à tous.

Il me vient le récit d’une question posée par des théologiens à saint Benoît Labre, que le style de vie étonnait, Ils voulaient s’assurer de la justesse de sa foi : « Comment comprenez-vous le mystère de la Sainte Trinité ? » Et le saint de répondre : « Je ne comprends pas, j’adhère !».

Avec Saint Anselme nous proclamons : « Je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre ».

Le mystère de la Trinité est plus insondable que l’infiniment grand et l’infiniment petit de la création, qui émerveillent les savants. Il nous suffit pourtant de nous confier au Dieu Tout-Autre, en nous laissant conduire au delà de nos représentations humaines de la personne divine pour accueillir la cohérence de cette vivifiante révélation. Dieu nous aime dans la surabondance de son Etre et s’offre à nous transformer en Lui. La confiance puisée dans cet amour inouï pousse le croyant, à la suite des saints, à s’exposer au mystère le plus intime du Dieu trois fois Saint, auquel Jésus nous a introduit au prix de sa vie.

Notre témoignage sur Dieu reposera alors, comme celui de tous les Pères de l’Eglise, sur la Parole de Jésus qui nous ouvre à la Sagesse de Dieu et nous offre en partage une infinie Bénédiction : «  Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas mais obtienne la vie éternelle  … et la vie éternelle c’est de te connaître toi Père, dans l’Esprit, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Dire la Trinité c’est dire que Dieu EST amour. Ce n’est pas une qualité de Dieu parmi d’autres que Jésus nous révèle mais le mouvement de son Etre même : Dieu le Père engendre librement dans tout l’élan de son Etre insondable et donc personnellement le Fils, le Fils révélé en Jésus-Christ accueille la vie divine librement et personnellement et leur don mutuel infini , est un Esprit libre, personnel : l’Esprit-Saint, qui reçoit même honneur et même gloire que le Père et le Fils : Ami des hommes, il nous rend participants de la nature divine. Nous ne pourrons comprendre la Trinité, communion libre d’amour en Dieu même, qu’en l’accueillant dans la louange, dans la liturgie, qu’en apprenant à aimer dans son Esprit. Avec Saint Anselme nous proclamons : « Je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre ».

En suivant Jésus au plus quotidien de nos vies dans le don de nous-mêmes, unis à sa Pâque, nous participerons à sa gloire, le rayonnement d’amour de son Etre divin. Jésus ressuscité nous rassemble alors dans la communion d’action de grâce où la trois fois sainte Trinité nous associe à son Amour.

Fr. Jean-Marie
Moine du Bec