Écouter une parole du Bec en 2022 – S30

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 44 : DE CEUX QUI SONT EXCOMMUNIÉS, COMMENT DOIVENT-ILS SATISFAIRE.

Dimanche 24 juillet :

Ce chapitre, comme le précédent, vient compléter toute la série de ceux qui traitent des coulpes et de l’excommunication. Il est question ici, plus que de la faute, de la réparation et du retour en grâce du pénitent. Cette réadmission dans la communauté se fait par étapes, ce qui donne au coupable le temps de prendre conscience de la séparation où la conduit sa faute, et de creuser son désir d’être rétabli dans sa communauté. Le lien qui a été rompu n’en sera que plus solide, et la parole de l’abbé sera libératrice comme celle du Christ s’adressant au pécheur repentant à qui il dit : « Va en paix et désormais ne pèche plus ! ».CHAPITRE 45 : DE CEUX QUI SE TROMPENT À L’ORATOIRE.

Lundi 25 juillet :

Ce bref chapitre prolonge tout ce que saint Benoît recommande précédemment à propos des dispositions que nous devons avoir à l’office. Nous devons toujours avoir conscience que nous sommes en présence de Dieu. Nous venons célébrer avec gravité, ce qui ne veut pas dire avec raideur ou tension, la gloire de Dieu pour être attentifs à ce que nous chantons, donc éviter toute négligence.

Nous nous tenons avec respect et humilité devant le Seigneur et nos facultés, cœur et intelligence, nous aident à prier en vérité. Nous ne sommes pas non plus en représentation, ni ne donnons un concert, mais il est important d’être attentifs les uns aux autres quand nous chantons, sans précipitation et dans un climat paisible. Et même si nous ne chantons pas parfaitement, il s’agit de prier en chantant en étant présent à Dieu qui nous écoute.

 

CHAPITRE 46 : DE CEUX QUI COMMETTENT QUELQUE AUTRE FAUTE.

Mardi 26 juillet :

Dans ce chapitre, saint Benoît nous rappelle à l’humilité, rejoignant ainsi des recommandations qu’il a déjà faites précédemment dans sa Règle. Les fautes dont il est question ici, et qui demandent réparation, se situent à deux niveaux différents : il y a les fautes extérieures, touchant le matériel ou les personnes, et les pensées internes qui peuvent être à la source du péché.

Nous reconnaissons que nous ne sommes pas infaillibles et que nous ne pouvons pas tout réussir. Nous avons nos limites, tant dans l’usage des objets, des outils, etc. que dans nos relations avec les autres (jugements, colères, etc.) Tout cela nous empêche de nous croire parfaits et la reconnaissance de nos fautes nous permet d’accepter la réalité et d’avancer sur le chemin de l’humilité.

Quant à la reconnaissance des pensées qui mènent au péché et à leur aveu, c’est la condition pour avancer à la suite du Christ et laisser la grâce fructifier en nos cœurs, tout en sachant bien que nous ne serons jamais arrivés à un état de perfection.

 

CHAPITRE 47 : DU SIGNAL DE L’ŒUVRE DE DIEU.

Mercredi 27 juillet :

Le signal de l’œuvre de Dieu a pour but de rassembler la communauté à des heures précises pour la prière. C’est une prière commune dans laquelle on sanctifie le temps en se sanctifiant ensemble ; on chante la louange de Dieu, on intercède pour le monde entier.

Au cours de l’office, chacun doit tenir son rôle pour les chants, les lectures, etc. Tous ces actes liturgiques : chants, lectures, gestes, sont accomplis pour l’édification de la communauté rassemblée. C’est ce que rappelle le pape François dans sa lettre apostolique : « Desiderio magno ». Si l’on est habité par la foi en la Présence de Dieu, tous ces actes liturgiques seront accomplis avec gravité et humilité ; tous les participants seront unis dans une même foi et un même amour. Et chacun étant unifié dans tout son être, cœur, esprit et corps, il contribuera à la construction du Corps du Christ.

 

CHAPITRE 48 : DU TRAVAIL MANUEL QUOTIDIEN.

Jeudi 28 juillet :

A propos du chapitre sur le travail manuel, saint Benoît adapte son organisation en fonction de la saison, des différents offices et des possibilités de chaque frère. Les temps de travail sont encadrés par les différents offices de la journée et par la lecture de la Parole de Dieu.

Les différents travaux prévus sont le principal moyen de vivre pour la communauté : « C’est alors qu’ils sont vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains comme nos Pères et les Apôtres ». Pour saint Benoît, il s’agit surtout de travaux agricoles qui procurent la subsistance à la communauté.

Mais toujours, saint Benoît est attentif aux personnes et plus particulièrement aux plus faibles qui, selon leurs moyens, participent à ce travail. Le but du travail manuel n’est pas l’enrichissement de la communauté, mais c’est d’abord le moyen de la faire vivre en la faisant participer à l’œuvre créatrice de Dieu.

 

Vendredi 29 juillet :

La suite du chapitre sur le travail manuel est consacrée à l’organisation de la journée en hiver, mais surtout à la place de la lecture, particulièrement pendant le Carême. Il y a des heures consacrées à la lecture, à l’étude, la ‘’lectio Divina’’, centrée sur la parole de Dieu et tout ce qui aide à l’approfondir.

Mais voyons bien qu’il ne faut pas séparer la lecture du travail manuel. La lecture est indispensable pour nourrir la vie spirituelle et de là pénétrer tout notre être, nos activités, nos relations. Le travail monastique n’est pas facultatif.

Il faut aussi se garder d’une interprétation trop rigide de l’épisode de Marthe et Marie, surtout en la transposant à la vie consacrée, avec d’un côté les actifs, et de l’autre les contemplatifs ; les ‘’Marthe’’ opposées aux ‘’Marie’’. La vie consacrée, comme la vie chrétienne d’abord, ne peut se passer de l’écoute de la Parole de Dieu, comme de son approfondissement. Elle doit pénétrer notre vie de chaque jour, notre travail, nos relations, nos rencontres. Marthe et Marie sont deux sœurs et non deux ennemies ; toute deux amies du Seigneur et soucieuses de l’accueillir chez elles. Nous devons, nous aussi et comme elles, l’accueillir dans nos vies.

 

Samedi 30 juillet :

Le chapitre sur le travail manuel s’achève avec la mention du dimanche ; non que le dimanche soit la fin de la semaine puisqu’il en est bien le premier jour.

L’absence de travail le dimanche, entendons les gros travaux physiques ou tout travail productif, permet de consacrer ce premier jour au Seigneur ; c’est le jour de la Résurrection, jour de fête et de joie, où la liturgie tient une plus grande place avec la lecture et la méditation.

Les seuls travaux permis sont les services indispensables à la vie communautaire, ceux qui sont commandés par la charité comme la cuisine, les services du réfectoire ou de l’église, les services des faibles et des malades. Et on voit combien saint Benoît tient compte de leur fragilité en leur permettant de leur donner une occupation proportionnée à leurs forces. Ainsi la grâce du dimanche peut rayonner sur toute la semaine.