Évangile : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps »
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »
Homélie :
Jésus prépare les douze apôtres – qu’il a choisis pour être avec lui et qu’il enverra témoigner – par la même confiance qui l’anime et il désire leur transmettre l’amour de Dieu le Père pour tous les hommes.
L’évangile de Matthieu décrit les encouragements de Jésus en pensant aux questions de la communauté à laquelle il s’adresse et plus largement aux hésitations de chacun de nous à lui faire confiance au-delà des apparences.
Jésus nous avertit par trois fois, avec insistance, de sortir de la crainte pour le suivre en accueillant la parole qui opère en nous une identification intérieure plus profonde du chrétien à son Maître et Seigneur et nourrit notre espérance en toutes circonstances.
Jésus nous dit qu’il ne faut pas avoir peur en nous disant d’où vient notre assurance.
D’abord ne pas avoir peur de lui rendre témoignage, car rien ne doit arrêter le message libérateur de l’évangile, qu’il nous confie. « Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits ». La Bonne Nouvelle de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, de l’amour sur l’égoïsme est un message que rien ne peut arrêter s’il est vécu et relayé par les croyants dans l’esprit de Jésus.
Ensuite, « ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ».
Quel sens donnons-nous à notre suite du Christ ? Restons-nous paralysés dans une vie angoissée ? Demandons-nous au Seigneur de semer en nos cœurs cette sainte espérance qui rendent nos paroles et nos actes crédibles en nous délivrant de la crainte servile ? La Parole de Jésus nous appelle à mettre notre espérance par-dessus tout en Dieu, qui est avec nous et qui nous conduit à travers notre vie bouleversée à apprendre à aimer et faire connaître l’amour.
« Soyez donc sans crainte » nous dit Jésus une troisième fois, « vous valez bien plus aux yeux de Dieu que les plus petits oiseaux de la création qui sont plus chers aux yeux de Dieu que les plus grands de ce monde ». Vous êtes infiniment précieux aux yeux de Dieu !
Demandons en cette eucharistie à Jésus d’opérer par notre communion à sa Pâque ce qu’il espère de nous : nous appuyer sur son Esprit pour parler, agir et témoigner du message libérateur sans avoir peur parce que notre foi est grande et belle, vaut la peine d’être transmise et répond au désir secret du cœur humain, parce que nous sommes précieux aux yeux du Père qui nous aime comme il aime Jésus, parce que c’est son désir de communiquer par nous son amour et qu’il est Dieu-avec-nous dans notre témoignage.
Frère Jean-Marie
Moine du Bec