Écouter une parole du Bec en 2023 – S25 – 18 juin

Publié le

Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 14 : AUX FÊTES DES SAINTS, COMMENT CÉLÉBRER LES VIGILES.

Dimanche 18 juin :

Honorer les saints, c’est rendre gloire à Dieu qui a envoyé son Fils dans le monde en prenant notre nature humaine afin que l’homme, dans sa chair, reçoive Dieu ; nous devenons ainsi membre du Corps du Christ et fils de Dieu par adoption. Les saints nous montrent par leur vie qu’ils ont répondu à cet appel de Dieu en suivant le Christ, et que nous pouvons, nous aussi, devenir enfants adoptifs de Dieu pour entrer, à la suite de Jésus ressuscité, dans la création nouvelle, comme le chante la première Préface des saints :

« Tu es glorifié dans l’assemblée des saints ; lorsque Tu couronnes leurs mérites, Tu couronnes tes propres dons ». C’est donc rendre grâce à Dieu que d’honorer les saints, avec en premier la Mère de Dieu, et les premiers témoins du Seigneur que sont les Apôtres, et ensuite la foule de tous ceux qui nous précèdent et dont la diversité est l’image de la richesse des charismes divins.

A travers ceux que nous fêtons, et dont le choix est variable suivant les lieux et les époques, nous glorifions Dieu, auteur de tout don parfait, par son Fils et dans l’Esprit répandu à profusion dans nos cœurs.CHAPITRE 15 : L’ALLÉLUIA, EN QUELS TEMPS FAUT-IL LE DIRE ?

Lundi 19 juin :

Le chant de l’Alléluia est propre au temps pascal ; il éclate dans la nuit de Pâques, lors de la Vigile pascale et marque la victoire du Seigneur sur la mort. L’Alléluia se chante à tous les offices pendant le temps pascal et toute l’année sauf en Carême. Mais précisément, son absence en Carême a pour but de signifier l’attente de la Résurrection, le désir de la joie pascale.

Si l’Alléluia est un chant de joie, c’est qu’il exprime la bonne nouvelle de la Résurrection du Seigneur. Mais plus profondément, il nous engage à conformer tout notre être, toute notre vie au Christ ressuscité, à quitter l’homme ancien avec ses œuvres de péché pour nous laisser renouveler par lui, à passer des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.

CHAPITRE 16 : COMMENT, DE JOUR, SE CÉLÈBRENT LES OFFICES DIVINS.

Mardi 20 juin :

     La question posée par le titre de ce chapitre est : « Comment, de jour, se célèbrent les offices divins ?» Et la réponse donnée par saint Benoît pourrait laisser entendre : « Combien d’offices doit-on célébrer ? » Or, si la réponse donnée est : « Sept fois le jour j’ai proclamé ta louange », il ne s’agit pas tant d’une réponse quantitative que d’une réponse qualitative, car ce chiffre ‘’sept’’ est ici symbolique, il signifie que la louange que nous proclamons remplit la journée, comble toute notre vie. L’office n’est pas un exercice répétitif dont on doit s’acquitter sept fois par jour, pas une fois de plus, comme pas une de moins, car vu de cette manière, il deviendrait vite rébarbatif et signifierait que toute notre vie est un fardeau !

L’important, c’est la sanctification du temps qui a été créé par Dieu. Il faut donc lui en rendre hommage par une louange qui rythme la journée dans ses différents moments, en tenant compte des nécessités de notre vie quotidienne.

Au contraire, l’office rythme notre journée et la célébration liturgique est l’expression communautaire de la prière et de la louange qui habitent nos cœurs et pénètrent toutes nos actions. Il ne peut pas y avoir de rupture ou de conflit entre le travail, les services d’un côté, et les offices de l’autre. Et la prière nocturne nous rappelle que de jour, comme de nuit, nous sommes dans les mains de Dieu. C’est l’expression de l’unité de toute notre vie.

CHAPITRE 17 : COMBIEN DE PSAUMES CHANTER À CES MÊMES HEURES.

Mercredi 21 juin :

Dans ce chapitre, saint Benoît donne la structure détaillée des offices qui scandent la journée, depuis les petites heures en commençant par Prime, jusqu’à Complies. Et rien n’est laissé au hasard.

Un mot peut retenir notre attention, c’est le mot ‘’synaxe’’, dont le mot grec correspondant ‘’sunaxis’’ signifie ‘’réunion, assemblée’’. On perçoit ici la dimension ecclésiale de l’office qui est la prière de l’Église. Nous le célébrons ensemble, en communauté, et avec les fidèles présents, mais aussi en union avec les fidèles de l’Église tout entière. Cette prière en effet, ne relève pas de la fantaisie personnelle, mais, par sa structure : hymne, psaumes, lectures, cantiques, etc., elle est donnée à tous les chrétiens. Et nous avons, en plus de la responsabilité de prier non seulement pour nous et nos proches, aussi celle de prier pour toute l’Église et le monde entier.

C’est la raison pour laquelle ayant besoin du secours divin pour accomplir cette tâche, nous commençons chaque office en implorant l’aide de Dieu, comme per exemple pour les Vêpres : « Dieu vient à mon aide, Seigneur à notre secours ».

De même, à la fin de l’office, après avoir célébré l’office avec les mots de Dieu que sont les psaumes, notre élargissons notre supplication en exprimant diverses intentions et en suppliant : « Kyrie eleison ».

Notons cependant que la prière ecclésiale ne s’oppose pas à la prière personnelle recommandée par Jésus lui-même dans l’évangile. Dans l’un et l’autre cas, elle est d’abord le jaillissement de la prière intérieure qui s’exprime dans le secret ou dans l’assemblée. Et même seuls, nous sommes en union avec tous nos frères par le Christ qui rejoint chacun.

CHAPITRE 18 : EN QUEL ORDRE IL FAUT DIRE LES PSAUMES.

Jeudi 22 juin :

Ce chapitre traite de la répartition des psaumes aux différentes heures du jour et saint Benoît commence ici par les petites heures du dimanche, de Prime jusqu’à None. Il est question ici de l’office de Prime. En beaucoup d’endroits, cette heure a été supprimée, car souvent elle suivait immédiatement les Laudes ou précédait de peu l’heure de Tierce. Mais l’important, encore une fois, n’est pas de vouloir célébrer rigoureusement sept offices dans la journée que de rythmer la journée de façon régulière, en sorte que les différentes activités quotidiennes soient unifiées par la prière. La vie doit être unifiée et non faite de ruptures, ce qui serait le signe de tentions.

S’il n’y a pas d’office de Prime, ses psaumes seront répartis sur les autres offices. Mais la note de saint Benoît sur cet office veut souligner que le dimanche, on commence toujours par un psaume de la Résurrection, et ici, il s’agit du psaume 20. Un autre point important, est le choix du psaume 118, un psaume méditatif sur la Loi convenant bien pour le dimanche ; cette Loi que Jésus est venu porter à sa perfection.

Vendredi 23 juin :

Pour les petites heures : Tierce, Sexte et None où sauf le lundi on chante la fin du psaume 118, les cinq autres jours, du mardi au samedi, on reprend les psaumes dit des montées ou psaumes de pèlerinage (Ps. 119 à 127). Mais cette répétition à chacun de ces jours peut avoir un sens, car notre vie est tendue vers un but, celui de la Patrie céleste exprimée par Jérusalem (Ps. 121 et 124). Nous sommes dans l’attitude des Israélites accomplissant le pèlerinage vers la ville sainte. Ces psaumes sont une prière d’espérance.

Et en même temps, c’est chaque jour que nous devons nous remettre en marche, même si nous pouvons avoir une impression de répétition, de monotonie. Pourtant, chaque jour, nous progressons !

Il est intéressant de contempler cette image de l’homme fidèle de ces psaumes, celui qui suit le Seigneur. On remarque sa confiance en Dieu comme dans ces expressions : « Je lève les yeux vers le ciel » ou : « Vers Toi, j’ai les yeux levés ! » Même dans l’adversité ou dans les persécutions, la confiance demeure car Dieu est avec nous, toujours. Dieu veille sur celui qui se confie en Lui ; Il le bénit et le comble de ses dons.

Tous ces petits offices sont l’occasion d’offrir au Seigneur tous nos travaux et occupations de la journée avec les soucis et les joies pour mettre en Lui notre confiance, car Il est avec nous, toujours.

Samedi 24 juin, solennité de saint Jean-Baptiste :

Avec la répartition des psaumes pour les offices de Vêpres et de Complies, saint Benoît achève la construction de toute la semaine. Ainsi se trouvent distribués les 150 psaumes, certains étant repris tous les jours, et d’autres plusieurs fois dans la semaine.

On sait que les psaumes sont la base de nos offices. C’est d’abord la prière du peuple d’Israël dont Jésus est issu, et lui-même a prié les psaumes, lui qui est annoncé par beaucoup d’entre eux. Il en est la clé et l’interprétation. L’action salvifique de Dieu, exprimée par ces prières, est consacrée par Jésus, et par son Incarnation, sa mort et sa Résurrection, elle ne cesse de se poursuivre dans l’histoire de l’Église, dans la vie des chrétiens, comme dans chacune de nos vies. Les psaumes sont la prière du peuple de Dieu, inspiré et rassemblé par l’Esprit-Saint, ce même Esprit qui a fait jaillir ces prières dans le peuple d’Israël, qui habite pleinement le Christ et qui est répandu sur l’Église.

En fêtant aujourd’hui la nativité de saint Jean-Baptiste, nous reconnaissons l’action de l’Esprit-Saint qui a fait de lui un prophète, le dernier de ceux qui ont préparé la venue du Seigneur et dont le message est toujours de désigner le Christ qui vient nous sauver.

 

Frère Claude
Prieur du Bec

Assemblée des saints