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Évangile : « Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né.Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus »
En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
Homélie :
Pour commencer l’année nouvelle, il ne pouvait y avoir plus beau texte que la bénédiction du livre des Nombres, cette triple bénédiction que Moïse remet au prêtre pour qu’Il bénisse le peuple d’Israël :
« Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage et qu’il se penche vers toi !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage et qu’il t’apporte la paix ! »
La source de toute bénédiction, c’est le Seigneur lui-même. La bénédiction, c’est une relation entre Dieu et l’homme. Dieu désire le bonheur de l’homme et, en retour, celui-ci lui rend grâce pour les bienfaits qu’il reçoit de lui.
Par trois fois, le nom du Seigneur est invoqué par les prêtres afin qu’il veille sur son peuple. Dans la première, le prêtre demande au Seigneur de garder ses enfants, de les protéger non seulement des dangers physique qui pourraient survenir, mais surtout de faire le mal car le péché entraîne la séparation avec Dieu. Nous faisons notre cette demande pour pouvoir vivre une vie digne de lui, comme il convient à ceux dont tu il fait ses enfants.
Dans la deuxième, il est demandé que le Seigneur fasse briller son visage sur eux, c’est-à-dire il leur manifeste sa bienveillance. Et la troisième complète ce souhait en demandant la paix.
L’homme désire voir Dieu et être vu de lui. Si nous l’aimons, il se penchera vers nous et nous donnera ses bienfaits les meilleurs, le salut et la paix. Il nous comblera de biens, il établira entre nous des relations fraternelles qui nous permettront de vivre dans la sérénité et la joie. Telle est la bénédiction que nous demandons les uns pour les autres en ces jours : Être aimé de Dieu et l’aimer en retour.
Mais, nous le savons, son visage, dieu nous l’a montré : C’est celui de son Fils bien-aimé. À Noël, Jésus s’est fait l’un de nous. En Jésus, Dieu s’est penché sur notre humanité pour l’attirer à lui et la faire participer à sa divinité. C’est pourquoi il a choisi Marie comme la liturgie nous l’a rappelé dans les jours précédant Noël. Saint-Paul écrit : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, pour faire de nous ses fils. »(Galates 4). C’est à cause de son amour débordant qu’il a envoyé son Fils partager notre humanité et ainsi nous faire revivre en lui.
Marie a une importance capitale dans ce plan divin. Choisie par Dieu pour être la mère de son fils, elle mérite le titre de « Mère de Dieu ». Cette adoption voulu par Dieu qui fait de nous ses enfants se réalise grâce aux dons de l’Esprit Saint sur Marie à l’Annonciation et sur l’église à la Pentecôte.
Marie nous introduit dans la contemplation de son Fils. Elle nous guide dans cette vie car elle est la première à s’être émerveillée de son visage. Elle le voit petit enfant, mais, sous ses apparences fragiles, c’est déjà le Roi de paix qui est présent à Noël, celui dont les nations veulent contempler le visage.
L’évangile de cette fête nous ramène à Bethléem où les bergers sont les premiers arrivés pour contempler le nouveau-né et lui rendre hommage. Il est le reflet resplendissant de la gloire du Père dont la générosité se manifeste dans l’humilité.
Pourtant, s’il vient au monde, c’est pour partager notre vie d’homme, c’est pour accomplir la mission que le père lui confie : Libérer les hommes du péché et restaurer la relation d’amour entre lui et nous. Ce visage d’enfant qui attendri nos regards prendra les traits du serviteur humilié. Il sera défiguré par la souffrance avant d’être transfiguré dans le resplendissement de sa résurrection. Et Marie l’accompagnera sur ce chemin pascal. C’est tout au long de sa vie qu’elle devient vraiment mère de Dieu, en comprenant au fond de son cœur la mission de son Fils qui le conduit jusqu’au don total de sa vie.
Père Claude
Prieur du Bec