Il y a 700 ans, le monastère de Mont Olivet, en Toscane, était officiellement reconnu par l’évêque d’Arezzo dont dépendait la nouvelle fondation.
Créé quelques années plus tôt par saint Bernard Toloméi et trois compagnons, tous siennois d’origine, il avait déjà attiré des hommes à la recherche de Dieu et constituait un foyer de prière digne d’être érigé, sans attendre, en abbaye.
Cela se passait en mars 1317.Nos frères de Rostrevor, en Irlande, se trouvaient empêchés. Les sœurs d’Eyres Moncube, bénédictines olivétaines proches de Maylis, ne pouvaient non plus être là. Après un mot d’accueil, par Père Abbé, frère Bernard, de Mesnil, a brossé, dans une conférence magistrale, les tout débuts de la Congrégation.
Cette présentation a quelque peu bousculé les certitudes admises jusque là, en suggérant que Bernard, appartenant probablement, avec ses compagnons, à une fraternité caritative, avait dû quitter Sienne, en raison des oppositions que suscitait ce type d’associations très nombreuses à l’époque et contestant l’implication de l’Eglise dans la politique.Mais le petit établissement que nos Pères édifient sur leurs terres d’Accona n’est pas moins inquiétant que les fraternités urbaines, d’autant qu’il exerce très vite un vif attrait auprès d’hommes en peine de guides spirituels intègres. Pour cela, Rome demande à ces fraternités de s’agréger à des congrégations reconnues et structurées. Les Bénédictins sont de celles-là. Giovanni Toloméi opte pour la règle de Benoît et devient Bernardo, peut-être en souvenir de l’abbaye de Molesme que croisaient les marchants siennois en route vers Troyes.La Messe, présidée par frère Bernard, nous a tous réunis dans l’action de grâce, et nous nous sommes ensuite retrouvés 85, à la maison des hôtes, pour faire honneur à un copieux menu.
A la reprise des communications, Daniel et Marguerite Frydman nous ont montré des photos d’un pèlerinage à Mont Olivet, en 2013, l’année anniversaire de l’implantation primitive, avant de céder la place à Georges Bouju qui, lui, a relaté le voyage effectué en Toscane, en mai 2018, par les membres du Conseil d’Administration des ‘Amis du Bec’. Frère Bernard, la dernière heure, a animé une table ronde, durant laquelle il a invité Mère Marie-Baptiste, d’Abu Gosh et Mère Marie-Placide, du Bec, à nous dire comment leur communauté vivait l’héritage de Sainte Françoise Romaine.
Il a ensuite posé la même question aux délégués des quatre communautés masculines : comment vivons-nous l’héritage de saint Bernard Toloméi ? Frère Benedetto, de Mont Olivet, frères Brice, d’Abu Gosh, frère Michel, de Maylis, frère Paul Emmanuel, du Bec, se sont exprimé très librement sur ce qui nous unit, tout en nous laissant très divers.
L’heure des vêpres approchant, nous avons clos ces échanges, pour chanter les premières vêpres des Saints Archanges, Michel, Gabriel, Daniel, une date pour le Bec, puisqu’il y a 71 ans, était célébrée officiellement, dans l’actuelle église abbatiale pas encore aménagée, la messe solennelle d’installation de la communauté des frères.
Fr. Paul-Emmanuel
Abbé du Bec