Homélie :
La Parole de Dieu en ce dimanche pourrait nous inquiéter. Elle nous apprend surtout à passer de l’espoir à l’espérance, de l’affirmation brutale de soi à l’humilité, dans une foi éprouvée et la confiance en l’amour de Dieu plus fort que nos épreuves et vainqueur de la mort.
D’abord, le prophète Daniel, et Jésus lui aussi, nous dépeignent les répercutions cosmiques de ce combat spirituel, au ciel et sur la terre, toujours lié à l’alliance indéfectible de Dieu avec les hommes. Les livres prophétiques, comme l’Évangile et l’Apocalypse, donnent sens aux événements dramatiques présents en s’appuyant sur la promesse de Dieu : « Ne crains pas. Que la paix soit avec toi ».
Jésus après avoir prédit la destruction du Temple demande à ses disciples d’observer le figuier dépouillé, comme image naturelle dans le temps présent de la transformation spirituelle que nous apporte la Pâque dans sa résurrection.
Ce combat pour garder foi, espérance et amour est celui de toute épreuve dans notre vie personnelle et communautaire. Mais sommes-nous fidèles à mettre le Christ au centre de notre vie, comme Celui qui lui donne son sens et son fruit ? Sommes-nous attentifs à revenir à Jésus pour offrir au Père, par lui, avec lui et en lui tous ces événements quotidiens par lesquels il nous associe à sa Pâque ?
La détresse extrême dans l’épreuve « comme il n’y en a jamais eu », se dévoile dans la mort pour nos péchés du Christ en Croix : notre extrême violence, qu’il traverse dans la patience et le pardon, nous révèle l’extrême puissance de l’amour plus fort que le péché et la mort.
Il nous demande de nous y associer par la foi et la confiance, dans l’aujourd’hui de notre présent, comme l’espérance de la victoire de la vie qui triomphera de notre mort comme la sève du mystère pascal qui nous prépare un fruit pour la vie éternelle.
La révélation qu’est l’Apocalypse nous dit que nous sommes associés pour toujours à la vie du Christ dans sa pâque vers le Père et nous y répondons dès à présent, à chaque eucharistie, dans le credo le sanctus et le ‘notre Père’ unis à Jésus et en son Nom. Dans la communion surtout à son corps livré et son sang répandu pour nous et pour le salut du monde.
Demandons au Seigneur de toujours être attentifs à sa Présence afin de témoigner, les uns pour les autres, de l’Espérance que nous ouvre sa Parole de Résurrection et de vie, plus forte que toute mort.
Frère Jean-Marie
Moine du Bec