Évangile : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Homélie :
L’Évangile d’aujourd’hui nous présente la rencontre entre Marie et Élisabeth. Une séquence de l’évangile, dirait-on, totalement féminine dont les hommes sont absents. Avec cet épisode, nous entrons dans la semaine de Noël. C’est pourquoi nous devons l’entendre avec une attention particulière, en laissant cette Parole nous accompagner pour accueillir dans notre vie, le Seigneur qui toujours vient.
Dans l’évangile, nous voyons Marie modèle de tout disciple qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique. Cette parole l’a poussée à sortir et à se mettre en route. Elle ne s’est pas contentée de savourer ce qui lui arrivait. Elle s’en va en « hâte » mettre sa jeunesse au service d’une parente bien plus âgée qu’elle. Belle leçon : « les grâces du Seigneur, même les plus extraordinaires, poussent le croyant à être en mouvement, à servir son prochain ».
C’est ainsi que Dieu visite Marie. C’est en elle et par elle qu’il visite le reste de l’humanité. Si nous l’appelons, elle accourt toujours vers nous. En ce jour, nous pouvons nous associer à l’émerveillement et à l’action de grâces d’Élisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Oui, Marie vient à nous avec Jésus. À l’approche de Noël, elle nous invite à l’accueillir et à faire « tout ce qu’il nous dira ». Le même Jésus nous pousse, nous aussi, à aller vers les autres. Avec Jésus et Marie, nos visites deviennent des « visitations ». Cette bonne nouvelle doit nous remplir de joie.
Le message de Noël c’est précisément la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux malades, aux prisonniers, aux personnes seules. Noël est déjà à nos portes. Qu’il nous soit donné de savoir l’accueillir comme Élisabeth a su accueillir Marie. Que nous puissions avoir, comme elle, un regard de foi, qui nous donne de voir la bénédiction de Dieu de nouveau à l’œuvre dans l’histoire avec sa venue. Car l’œuvre de Dieu est de bénir et de sauver. L’œuvre de l’homme est de croire en Dieu, qui bénit et qui sauve. « Tu es bénie entre toutes les femmes et Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur », s‘était émerveillée Élisabeth en accueillant Marie.
Avec Marie, chantons notre action de grâce, dans la plus grande reconnaissance, de tout ce que le Seigneur nous donne de vivre en disant humblement : « Je suis la servante ou serviteur du Seigneur, que tout se fasse pour moi selon ta Parole ». Cette Parole vivante donnée au monde pour croire comme Marie, cette Parole qui est capable de réaliser en nous toutes ses promesses de salut et de nous donner de vivre dans la foi et la confiance, car rien n’est impossible à Dieu.
Frère Dieudonné
Moine du Bec