Le récit de l’apparition de Jésus aux disciples et à Thomas n’est pas un reportage, mais un apprentissage. Il nous conduit à accueillir aujourd’hui, en Eglise, Jésus Vivant qui vient à notre rencontre, se fait reconnaître comme notre Seigneur et notre Dieu et nous envoie dans le souffle de l’Esprit comme témoins du pardon de Dieu.Le Christ qui apparaît aux disciples n’est plus soumis à la finitude de l’existence humaine. Loin d’être un fantôme, il est entré dans la plénitude de la vie et de l’amour de son Père, il est totale présence.
Jésus offre à ses disciples son corps transfiguré par l’Esprit, lieu de communion définitive avec Dieu. Jésus les associe à sa Pâque, les fait passer de la crainte et l’enfermement à la joie et à la mission.
La rencontre du Ressuscité accomplit toutes les promesses de Jésus avant sa passion. Dans cette rencontre nous est donnée la Paix que le monde ne peut nous donner. Cette Paix accompagne la mission confiée à chacun de nous, ses disciples. Elle est le signe du don de Dieu. Jésus ‘insuffle’ en nous l’Esprit Saint comme dans une nouvelle création et nous envoie comme ses témoins. Cette annonce qui nous est confiée est le partage de la vie en plénitude qui libère de la culpabilité dans le pardon qui sauve et pacifie.
Thomas est notre ‘jumeau’ dans cet apprentissage de la révélation de Dieu le Père en Jésus-Christ.
Il personnifie le croyant qui n’a pas vécu l’apparition de Jésus ressuscité. Son témoignage, notre témoignage, est-il alors valable et recevable ? Thomas peut, nous pouvons, demander un signe. Mais l’ incroyance consiste à demander un signe de pure vérification humaine : voir et toucher ! Jésus sait que nous sommes lents à croire. Il nous invite à faire confiance à sa Parole accomplissant les Ecritures qui attestent que le Ressuscité est bien le Crucifié, élevé à la gloire du Père. Il nous demande d’aller plus loin qu’un simple constat : »cesse d’être incroyant, sois croyant ».
Jésus invite à quitter l’ordre empirique pour le rejoindre, Ressuscité, dans sa véritable identité ; pour communier à son mystère révélé par la foi en sa Parole. Thomas n’a pas touché les stigmates du Ressuscité pour se convaincre de son existence, il le rencontre par l’Esprit dans sa nouvelle présence. Il accueille le Christ, dans le don retrouvé de la foi, avec la plus forte confession de l’Evangile : « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Ainsi, Jésus nous déclare « bienheureux, nous qui croyons et n’avons pas vu », car nous recevons, de l’Esprit, la Foi qui nous configure au Christ dans son mystère pascal, source de vie éternelle et communion à Dieu notre Père, que nous accueillons par notre baptême et dans chaque eucharistie.
Fr. Jean-Marie