Évangile : « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »Homélie :
Les saints font partie de notre vie. Il y a des milliers d’églises dédiées à saint Martin. Des villages portent ce nom et celui d’autres saints. Nous fêtons notre sainte patronne ou notre saint patron chaque année ; dans notre vie monastique, nous citons chaque jour soir les saints fêtés le lendemain, avec souvent un bref parcours de leur vie. Mais nous vivons comme étrangers à notre propre culture car les saints nous sont donnés en exemple ; ils ne sont pas qu’un nom. Saint Ignace de Loyola, au cours du siège de Pampelune, est blessé aux deux jambes et, durant sa convalescence, a lu des vies de saints, ce qui fut à l’origine de sa conversion. ‘Et si moi, je pouvais devenir saint’ se dit-il. Les exemples de saints en ont inspiré tant d’autres !
J’ai parlé des saints canonisés par l’Église mais il y a une foule de saints qui ont vécu ou qui vivent en suivant les béatitudes que nous venons d’entendre, les pauvres de cœur, ceux qui pleurent, ceux qui sont doux et affamés de justice, les cœurs purs, qui essaient de vivre à la suite du Christ.’ Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint’ cité neuf fois dans la Bible. C’est le Seigneur qui nous le demande, nous sommes tous appelés à la sainteté. Ces saints inconnus, insoupçonnés même, sont des femmes et des hommes comme vous et moi, pécheresses et pécheurs. Bien sûr, nous sommes pécheurs et nous avons besoin de miséricorde. Les saints sont des pardonnés et savent qu’ils sont pardonnés.
Aujourd’hui, nous sommes appelés à rejoindre cette ‘foule immense, …., de toutes nations, tribus, peuples et langues qui se tient debout devant le Trône de Dieu, vêtus de robes blanches’, cette foule de celles et ceux qui nous ont précédé, les apôtres, les martyrs, les vierges consacrés, et bien d’autres, cette foule qui nous attend et qui intercède pour nous, cette foule qui voit Dieu tel qu’Il est et qui s’écrit : ‘Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles !’ parce que, lorsque nous voyons Dieu, nous Lui sommes semblables, nous dit Saint Jean, et nous n’avons jamais fini de l’adorer, Lui qui est infini. Voilà la vie à laquelle nous sommes appelés, celle d’enfants de Dieu, nous dit encore saint Jean.
Les saints qui nous ont précédé et celles et ceux qui vivent aujourd’hui dans notre monde, ont déjà vécu ou vivent déjà de cette gloire divine. Saint Benoît dans sa règle nous demande de ne rien préférer à l’amour du Christ. Aujourd’hui, nous sommes invités à les rejoindre vraiment, à chercher les réalités d’en haut et à raviver ce désir de voir Dieu tel qu’Il est. Là, nous devons rejeter tout ce qui n’est pas Dieu et suivre le Christ en tout, y compris sa croix. Notre croix, c’est notre péché qui nous éloigne de Dieu. Jésus, par son Eglise, nous a donné les moyens de vivre selon sa volonté : les sacrements, la lecture et la mise en pratique de l’Écriture et la prière.
Mais si l’on veut résumer, c’est la charité qui nous rend semblable à Dieu : ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force’ et ‘tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Aimer, oui, mais de quel amour ? De l’amour que Dieu nous donne, bien sûr.
Frère Patrick
Prieur de notre Communauté sœur de Maylis