Solennité de saint Bernard Tolomeï – Jean (15, 9-17)

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Catégorie : Homélies

Évangile« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.

Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »

Homélie : 

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour ».

Cette phrase-testament de Jésus convient parfaitement à la fête du fondateur de notre Congrégation bénédictine de Mont-Olivet, Saint Bernard Tolomeï, tant son profond amour du Christ l’a configuré à Jésus, son maître, son ami, son Seigneur.

« Ce n’est pas nous qui choisissons Dieu, mais c’est lui qui nous appelle par notre nom dans le souffle de son Esprit. Il nous pousse au désert pour le rencontrer et le suivre comme Abram, comme Jésus, comme saint Bernard, comme tous les saints.

Notre temps est troublé, comme l’était celui de saint Bernard : à nous d’ancrer notre espérance dans le don que Dieu nous fait de sa joie qui se manifeste par la fécondité de son amour en nous.

Le chemin que nous trace saint Bernard Tolomeï, à la suite de saint Benoît, exhale le doux parfum de l’humilité de sa prière et de son service des frères. C’est l’humilité du Christ que saint Paul nous invite à revêtir pour entrer dans la Pâque et la joie de Jésus. Ainsi nous exaucerons le désir de Bernard : nous serons un seul Corps et une seule âme dans la communion de l’Esprit-Saint par le don mutuel de l’obéissance. C’est cette vie monastique vouée à la prière et la louange, qu’à vécu saint Bernard Tolomeï. C’est par elle, comme le promet saint Benoît, que « le Seigneur nous conduira tous ensemble à la vie éternelle » (RB 72, 12).

 

« Regardez le rocher d’où l’on vous a taillé » (Isaïe 51, 1) proclame le prophète Isaïe pour raffermir ses frères dans l’espérance. Permettez-moi de citer en guise d’envoi la lettre – reprise judicieusement par nos frères de Maylis, en avant-propos de leur édition des premiers textes de nos Pères – qui n’est autre qu’un message de Dom Grammont à ses frères du Bec, en 1948 :

‘ Je vous écris du Mont-Olivet, en cette fête que vous célébrez de votre mieux. Ma prière et mon affectueuse pensée m’unissent à vous. Je tiens à vous adresser ces quelques paroles, fruit d’une méditation que je viens de faire dans la grotte de saint Bernard Tolomeï. Dans le silence, je viens de passer quelques instants en priant, là où il a commencé sa vie monastique.

« Regardez le rocher d’où l’on vous a taillé ». Songez à vos origines : la vérité de notre vie religieuse tient à la force avec laquelle nous voulons vivre ce qui constitue notre état (…).

Nous sommes venus dans la retraite et nous quittons le monde à chaque instant pour chercher Dieu seul. Je vous en prie, ne vous attardez pas à tout ce qui constitue ‘l’à côté’ de la vie monastique, ni aux seules demi-vertus, mais attachez-vous au roc (…). Songez à ceux qui nous ont précédés de telle façon que leur exemple soit encore devant nous ».

 

Frère Jean-Marie
Moine du Bec