sainte Marie, mère de Dieu – Luc (2, 16-21)

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Catégorie : Homélies

Évangile« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arrivé le huitième jour, l’enfant reçut le nom de Jésus »

En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers.

Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.

Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

Tous les hommes doivent prendre une conscience plus claire de leur appartenance commune à l'unique famille humaine et à s'employer pour que la convivialité sur la terre soit toujours davantage le reflet de cette conviction, dont dépend l'instauration d'une paix véritable et durable (Invitation du Pape Benoit XVI)

Homélie :

Chers frères et sœurs !

Nous commençons aujourd’hui une nouvelle année et l’espérance chrétienne nous prend par la main ; nous la commençons en invoquant sur elle la bénédiction divine et en implorant, par l’intercession de Marie, Mère de Dieu, le don de la paix : pour nos familles, pour nos villes, pour le monde entier. C’est par ce vœu que je vous salue tous, ici réunis, venus à cette célébration à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix, « Famille humaine, communauté de paix ».

La paix. Dans la première Lecture, tirée du Livre des Nombres, nous avons écouté l’invocation : « Que le Seigneur t’apporte la paix  » (6, 26) ; que le Seigneur accorde la paix à chacun de vous, à vos familles, au monde entier. Nous aspirons tous à vivre dans la paix, mais la paix véritable, celle annoncée par les anges la nuit de Noël, n’est pas une simple conquête de l’homme ou le fruit d’accords politiques ; elle est tout d’abord un don divin qu’il faut implorer constamment et, dans le même temps, un engagement à conduire avec patience, en demeurant toujours dociles aux commandements du Seigneur.

La famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une femme, est « le berceau de la vie et de l’amour » et « la première et irremplaçable éducatrice à la paix ». C’est précisément pour cette raison que la famille est « la principale « agence » de paix » et « la négation ou même la restriction des droits de la famille, obscurcissant la vérité sur l’homme, menacent les fondements de la paix eux-mêmes. »  Etant donné que l’humanité est une « grande famille », si elle veut vivre en paix, elle ne peut que s’inspirer de ces valeurs sur lesquelles se fonde et repose la communauté familiale.

A la lumière de ces mêmes valeurs, le pape Benoît XVI, dans un de ces messages de 1 janvier, invitait tous les hommes et toutes les femmes à prendre une conscience plus claire de leur appartenance commune à l’unique famille humaine et à s’employer pour que la convivialité sur la terre soit toujours davantage le reflet de cette conviction, dont dépend l’instauration d’une paix véritable et durable ».

Notre pensée se tourne à présent naturellement vers la Vierge, que nous invoquons aujourd’hui comme Mère de Dieu. Ce fut le Pape Paul VI qui transféra au premier janvier la fête de la Divine Maternité de Marie, qui était autrefois célébrée le 11 octobre.

Le titre de Mère de Dieu est le fondement de tous les autres titres sous lesquels la Vierge a été vénérée et continue d’être invoquée de génération en génération, en Orient et en Occident.

Chers frères et sœurs, nous contemplons aujourd’hui Marie, mère toujours vierge du Fils unique du Père ; nous apprenons d’elle à accueillir l’Enfant qui pour nous est né à Bethléem. Si dans l’Enfant né d’Elle nous reconnaissons le Fils éternel de Dieu et nous l’accueillons comme notre unique Sauveur, nous pouvons être appelés fils de Dieu : fils dans le Fils. L’Apôtre écrit : « Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale » (Ga 4, 5).

L’évangéliste Luc répète plusieurs fois que la Vierge méditait en silence sur ces événements extraordinaires auxquels Dieu lui avait fait prendre part. Nous l’avons également écouté dans le bref passage évangélique que la liturgie nous repropose aujourd’hui : « Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur » (Lc 2, 19).

A l’école de Marie, toutefois, il est possible de saisir avec le cœur, ce que les yeux et l’esprit ne parviennent pas à percevoir seuls, ni ne peuvent contenir. Il s’agit en effet d’un don si grand que ce n’est que dans la foi qu’il nous est donné de l’accueillir, même en ne le comprenant pas parfaitement. Et c’est précisément sur ce chemin de foi que Marie vient à notre rencontre, est pour nous un soutien et un guide.

Chers frères et sœurs, ce n’est qu’en conservant dans le cœur, c’est-à-dire en mettant ensemble et en trouvant une unité à tout ce que nous vivons, que nous pouvons entrer, à la suite de Marie, dans le mystère d’un Dieu qui par amour s’est fait homme et qui nous appelle à le suivre sur le chemin de l’amour ; un amour à traduire chaque jour en un généreux service pour nos frères. Puisse la nouvelle année, que nous commençons aujourd’hui avec confiance, être un temps au cours duquel progresser dans cette connaissance du cœur, qui est la sagesse des saints.

Prions pour que, comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, le Seigneur « fasse rayonner son visage » sur nous, nous « soit propice » (cf. Nb 6, 24-27), et nous bénisse. Nous pouvons en être certains : si nous ne nous lassons pas de rechercher son visage, si nous ne cédons pas à la tentation du découragement et du doute, si malgré toutes les difficultés que nous rencontrons nous demeurons toujours ancrés à Lui, nous ferons l’expérience de la puissance de son amour et de sa miséricorde.

Puisse le Jubilé de l’année sainte qui s’ouvre à nous et le fragile Enfant que la Vierge montre aujourd’hui au monde, faire de nous des artisans de paix, ses témoins, témoins du Prince de la Paix. Amen !

 

Père Dieudonné
Prieur du Bec