La sainte Famille – Luc (2, 41-52)

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Catégorie : Homélies

Évangile« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi »

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher.

C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

La découverte du Sauveur dans le Temple – William Holman Hunt, 1860 Birmingham Museum and Art Gallery – Domaine public
Jésus donne à nos familles sa plus grande noblesse : offrir une proximité où puisse s’épanouir notre humanité dans toutes les dimensions d’un apprentissage d’un amour en acte et en vérité : c’est la part humaine de Jésus, dans une vie de famille soumise à Marie et Joseph

Homélie :

Ce dimanche qui suit Noël nous présente la famille de Jésus comme ‘sainte’ : source d’inspiration pour toutes nos familles d’une relation familiale pleinement humaine sous le regard de Dieu. La bonne nouvelle c’est qu’un chemin nous y est proposé pour apprendre à aimer nos plus proches dans la proximité et le respect de l’amour véritable qui est Dieu.

 

La vie familiale de Jésus n’est pas idyllique ! Repassons en nos cœurs ce que nous dit l’évangile, pour nous en tenir au temps de Noël : de la naissance dans une étable à la fuite en Égypte, l’obéissance à Dieu n’est pas sans angoisses familiales. Notre évangile d’aujourd’hui nous montre que l’obéissance à Dieu à travers notre vie familiale se fait dans « la foi éprouvée qui produit l’espérance ; et l’espérance ne trompe pas car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Rm 5).

 

Jésus, à 12 ans, accompagne ses parents en pèlerinage à Jérusalem pour son entrée dans la vie adulte de sa profession de foi. Un rite liturgique sacramentel dans le Temple, qui s’apparente à la Confirmation, mais où l’Esprit Saint qui l’habite depuis sa conception se manifeste dans ses questions et réponses, subjuguant les docteurs de la Loi, alliance de Dieu avec son peuple ; avant de le conduire à se révéler plus explicitement à Marie et Joseph, comme devant être aux affaires de Son Père céleste.

 

Jésus donne à nos familles sa plus grande noblesse : offrir une proximité où puisse s’épanouir notre humanité dans toutes les dimensions d’un apprentissage d’un amour en acte et en vérité : c’est la part humaine de Jésus, dans une vie de famille soumise à Marie et Joseph qui lui ont fait découvrir la foi dans l’Écriture.

 

Mais la vie de famille est aussi le lieu du difficile apprentissage du respect de l’autre dans son mystère personnel. Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui répond à Marie qui lui dit « pourquoi nous as-tu fais cela ? Ton père et moi te cherchions dans la douleur ! »  Pourquoi me cherchez-vous ? Ne le saviez-vous pas ? Il me faut être aux affaires de mon Père ».  Jésus leur demande le respect du mystère de son unité avec le Père qui seul conduit à la désappropriation personnelle qui nous révèle son amour et nous y associe pour devenir fils dans le Fils.

 

L’humain et le divin s’harmonisent en Jésus et nous rendent, par son incarnation, capables de Dieu en notre humanité. Chemin de Noël à Pâques, dans nos joies et épreuves familiales, qui nous conduit comme Marie et Joseph, à nous faire proche et nous respecter en famille pour goûter les uns par les autres la liberté des enfants de Dieu. C’est cette vie éternelle de la famille de Dieu que nous célébrons dans cette eucharistie.

 

Fr Jean-Marie
Moine du Bec