L’Eglise d’Angleterre voulut alors avoir une théologie gardant l’unité dans les essentiels, la liberté dans les non-essentiels, et la charité en tout selon St Vincent de Lérins. Mais ce jour était toujours lointain.
En 1570 le Pape Pie V, voulant trancher l’affaire, déclara Elizabeth hérétique dans sa Bulle Regnans in Excelsis , absout tout son peuple de ses vœux d’allégeance à la Reine, et l’invita à la détrôner. Tout le peuple dut se décider pour ou contre la Reine et ceux qui voulaient rester fidèles à l’Église Catholique Romaine devinrent ipso facto ennemis de l’état Anglais et, par la suite, potentiellement terroristes.
Rome commença à envoyer des prêtres missionnaires, pour soigner ces familles qui sont restées fidèles à Rome et reconvertir le peuple au catholicisme. Mais comment distinguer entre un prêtre venant célébrer les sacrements et prêcher l’évangile et un prêtre voulant attaquer la Reine et la détrôner, ou même la tuer ? C’était le dilemme que les catholiques éprouvaient.
Sous Elizabeth, le pays profita d’une certaine paix, quoique fragile, pendant le siècle suivant ou la culture et les arts pouvaient fleurir. Les compositeurs de musique pour l’église ont continué à écrire pour la nouvelle liturgie aussi bien que l’ancienne; on peut même dire que la reforme n’a pas créé d’interruption dans l’inspiration créatrice.
Pourtant les Catholiques n’ont pas cessé d’essayer de ramener l’Angleterre au catholicisme. Deux événements sont à remarquer. Premièrement, en 1588, l’Espagne lança une attaque sur l’Angleterre par l’Armada, la marine espagnole. Mais un temps très mauvais et la marine Anglaise ont contribué à une défaite totale des Espagnols : des 150 bateaux qui quittèrent l’Espagne seulement 65 rentrèrent au pays.
En 1603, après la mort d’Elizabeth, Jacques I lui succéda.
A suivre
Michael Halliwel
Oblat du Bec, OSB