Écouter une parole du Bec en 2023 – S24 – 11 juin

Publié le

Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 8 : DES OFFICES DIVINS LA NUIT.

Dimanche 11 juin, fête Dieu :

Nous reprenons, à partir d’aujourd’hui, les chapitres concernant l’office divin qui commence par traiter des offices nocturnes. C’est une façon de souligner le caractère pascal des offices et, par-là, de toute la vie du moine car c’est la liturgie qui rythme notre vie avec ses différents cycles : cycle quotidien, cycle hebdomadaire et cycle annuel. Nous sommes marqués par ces trois rythmes.

Puisque nous reprenons ces chapitres le jour où nous fêtons aussi le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, nous pouvons remarquer le lien entre cette fête et l’office régulier. L’Eucharistie est le sacrement qui nourrit notre vie spirituelle comme la vie de tout chrétien. Elle soutient notre marche au long des jours et des années. Le Seigneur se donne en nourriture par son Corps et son Sang reconnus dans le Pain et le Vin eucharistiques. Et l’office de louange que nous célébrons chaque jour nous permet de lui rendre grâce pour ce don de sa Vie divine comme en même temps, l’eucharistie soutient notre fidélité à le célébrer continuellement, sans quoi, la répétition quotidienne de l’office perdrait tout son sens.CHAPITRE 9 : COMBIEN DE PSAUMES IL FAUT DIRE LA NUIT.

Lundi 12 juin :

On peut noter dans ce chapitre sur la célébration des Matines du dimanche quelques appels du Seigneur contenus dans les premiers psaumes proposés par saint Benoît. Le psaume 94 qui ouvre l’office : « Venez, crions de joie pour le Seigneur » est un appel à chanter le Seigneur. C’est le porche d’entrée de toute la liturgie dominicale. Mais cet appel à chanter le Seigneur tout au long du jour se double d’un appel à la vigilance : « Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur ». Ce psaume est largement cité dans le Prologue de la Règle. Laissons-nous interpeller, réveiller par cette voix divine qui nous invite à écouter sa Parole. C’est ce que nous faisons chaque jour en entendant les textes de la messe.

L’autre expression importante est l’invitation à se lever que l’on trouve dans le psaume 3. C’est un psaume de résurrection qui convient bien le dimanche, jour de Résurrection du Seigneur qui veut nous entrainer à sa suite.

CHAPITRE 10 : COMMENT SE CÉLÈBRE EN ÉTÉ LA LOUANGE NOCTURNE.

Mardi 13 juin :

     On peut retenir ici deux points :

D’abord, la distinction entre l’hiver et l’été où c’est la longueur des nuits qui fait la différence entre ces deux parties de l’année. Puis, c’est Pâques qui marque le changement de saison. Pâques est une date symbolique qui transcende le temps ; elle est la Résurrection du Seigneur qui est le fondement de notre vie et le mystère que nous célébrons toujours dans les offices. Le mystère pascal est celui qui donne sens à nos vies, puisque c’est le Christ nous sauve par sa mort et sa Résurrection.

C’est pourquoi, et c’est la seconde raison, les psaumes sont la base de tous nos offices : ils reprennent toute l’histoire du salut, ils expriment la prière du peuple d’Israël, ils ont été priés par jésus et des générations de chrétiens. A travers eux, nous portons toute l’humanité dans la prière pour la présenter au Seigneur, tout en rendant grâce pour l’action de Dieu dans nos vies et dans son Peuple.

CHAPITRE 11 : COMMENT SE CÉLÈBRENT LES VIGILES DU DIMANCHE.

Mercredi 14 juin :

Saint Benoît accorde une importance particulière aux Vigiles du dimanche qui sont beaucoup plus développées que celles des autres jours de la semaine. Comme les activités de la semaine sont suspendues, une plus grande place est accordée à la psalmodie et aux lectures.

Ce qui est célébré avant tout, c’est le mystère pascal, le dimanche étant un rappel de la Résurrection du Seigneur. Tout l’office progresse vers la proclamation de l’évangile et les acclamations qui l’encadrent. L’évangile étant la Parole du Seigneur lui-même, Il se rend présent dans l’assemblée qui acclame sa Résurrection.

Dès l’office des Vigiles, et cela se poursuivra dans les autres offices du dimanche, c’est le mystère du salut qui est célébré. Nos vies sont prises dans ce mystère et nous les offrons à l’amour du Seigneur.

CHAPITRE 12 : COMMENT CÉLÉBRER LA SOLENNITÉ DES MATINES.

Jeudi 15 juin :

Après l’organisation des Vigiles, vient celle des Laudes du dimanche. Cet office se célèbre au point du jour et on peut le rapprocher de la visite des saintes femmes au tombeau de Jésus le matin de Pâques, juste avant le lever du soleil. Matin unique avec la découverte du tombeau vide, l’apparition du Ressuscité à Marie-Madeleine puis aux apôtres.

Les Laudes constituent le premier office de la journée. Ici saint Benoît développe celles du dimanche. Cet office est composé de psaumes qui chantent les louanges du Seigneur ressuscité. Il y a en effet de nombreuses références à Pâques. La vie nouvelle vient traverser et remplir nos vies pour les unir à Jésus ressuscité que nous rejoignons par la foi et dans l’amour.

CHAPITRE 13 : LES JOURS ORDINAIRES, COMMENT CÉLÉBRER LES MATINES.

Vendredi 16 juin, solennité du Sacré-Cœur :

Après celle du dimanche, saint Benoît développe dans ce chapitre l’ordonnance de l’office des Laudes pour les différents jours de la semaine. La répartition des 150 psaumes n’est pas laissée au bon vouloir de chacun, même s’il y a aujourd’hui la possibilité d’aménager cet office. Mais on observe en général la même progression : un déroulement presque identique entre ce qui s’est pratiqué longtemps et les adaptations actuelles.

C’est qu’à travers les psaumes, les lectures, répons et autres versets, nous célébrons l’œuvre de Dieu qui est notre salut. En chantant l’office, nous acclamons et nous reconnaissons l’amour de Dieu pour nous, amour dont Il nous donne la preuve en son Fils unique Jésus. Et aujourd’hui particulièrement, puisque nous célébrons cet amour pour tous les hommes. Célébrer le Sacré-Cœur de Jésus, c’est célébrer cet amour qu’il ne cesse de prodiguer Lui, le seul Juste, qui donne sa vie pour les injustes, l’innocent pour les coupables. Rendons grâce pour cette œuvre d’amour en lui répondant par le nôtre.

Samedi 17 juin :

La prière du Seigneur conclut les offices et saint Benoît insiste particulièrement sur la fin de cette prière, à savoir le pardon des offenses. Cette dimension du pardon est importante pour notre vie en communauté – comme pour toute vie en société ou en famille – car inévitablement il peut surgir des différents entre nous, des colères, des disputes, parfois pour des questions futiles et mineures ! Mais la fatigue ou l’énervement font que l’on grossisse les choses et, trop souvent, qu’on les dramatise. Alors, si on n’y prend pas garde, cela peut entrainer des murmures ou pire de la colère et des réactions toujours regrettables.

Aux chapitres 5 et 6 de saint Matthieu, dans le Sermon sur la montagne, Jésus enseigne la Loi nouvelle, la Loi d’amour qui porte à son accomplissement la Loi de Moïse : « Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ». Ce texte avec la péricope sur le Notre Père ce rejoignent dans notre passage d’aujourd’hui de la Règle. Saint Benoît recommande de rentrer en paix avant le coucher du soleil quand on a eu un désaccord. C’est pourquoi, il ne faut pas laisser ces mésententes dégénérer en conflits ou en rancune tenace. Nous devons faire nôtre la miséricorde du Seigneur pour l’exercer, nous aussi, les uns envers les autres comme le Notre Père nous fait dire : « Pardonne-nous … comme nous devons pardonner ». La prière du Seigneur, qui nous fait d’abord confesser la sainteté et l’amour du Père, est la meilleure école de pardon, puisque Jésus nous en donne le premier l’exemple.

 

Frère Claude
Prieur du Bec

Louer le Seigneur la nuit