Écouter une parole du Bec en 2023 – S07

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 10 : COMMENT SE CÉLÈBRE EN ÉTÉ LA LOUANGE NOCTURNE.

Dimanche 12 février :

La louange nocturne est envisagée ici en été, après l’avoir été pour l’hiver. Ce passage de l’hiver à l’été se fait à Pâques avec son mystère, qui est ainsi discrètement rappelé, car il constitue le centre de notre foi. La célébration de l’office est aussi un acte de foi, une façon d’affirmer que nous croyons en la Résurrection du Seigneur. Et c’est toute notre vie qui doit en être marquée.

Mais quelle que soit la saison, les psaumes de cet office ne changent pas ; ils sont une louange et ils constituent l’essentiel de l’office, car la louange est toujours notre devoir de moine à l’office ; elle se célèbre la nuit et rythmera toute notre journée. Les psaumes, qui sont un concentré de toute la Bible, de l’œuvre de Dieu dans l’histoire des hommes, expriment leur prière avec leurs joies, leurs peines, leur souffrance, toutes leurs épreuves comme toute leur confiance en Dieu. En les chantant, c’est tout le mystère du salut que nous rappelons, présence et action de Dieu envers toute l’humanité comme envers chacun de nous personnellement. Et ce salut s’accomplit dans et par la Résurrection du Fils, d’où son évocation permanente pendant les offices.CHAPITRE 11 : COMMENT SE CÉLÈBRENT LES VIGILES DU DIMANCHE.

Lundi 13 février :

L’office des Vigiles du dimanche occupe une place particulière : il est le premier office de la semaine et il est très développé. Par sa place nocturne, et en ouvrant au dimanche, il évoque la grande Vigile pascale. Sa structure même lui donne un élan très particulier, car malgré le renouvellement des textes, en particulier pour les lectures bibliques et pour l’Évangile, il propose tout un parcours de l’histoire du salut, depuis l’Ancien Testament jusqu’à l’Évangile, en passant d’abord par le Nouveau Testament.

Avec l’Évangile, c’est le Seigneur lui-même qui parle, et sa Parole est accueillie par notre station debout, dans l’attitude de respect pour le Christ présent par sa Parole, mais aussi parce que c’est la position de ceux qui sont ressuscité avec lui. L’Évangile est mis en honneur en étant précédé et suivi des hymnes de louange : Te deum laudamus et Te decet laus.

Avec le dimanche, nous entrons dans le monde nouveau inauguré par la Résurrection du Seigneur, nous célébrons le salut qu’il nous donne, nous sommes renouvelés dans l’espérance grâce à la victoire du Christ sur la mort et le péché, ce qui nous donne de pouvoir marcher à sa suite. Et c’est donc toute la semaine qui sera vécue dans la grâce de Pâques, dans la mémoire de la Résurrection du Seigneur.

 

CHAPITRE 12 : COMMENT CÉLÈBRER LA SOLENNITÉ DES MATINES.

Mardi 14 février :

Après l’office des Vigiles, saint Benoît aborde l’office des Laudes du dimanche qui est tout entier marqué par la Résurrection du Seigneur. C’est un véritable office pascal, tant dans les psaumes choisis que la lecture de l’Apocalypse et le cantique du Benedictus qui fait mention du soleil levant, évoque nettement la Résurrection du Christ surgissant du tombeau. Prenons l’exemple du psaume 117 (118) : il chante les merveilles de Dieu qui sauve son serviteur de ses ennemis et de la mort. Il l’exauce et lui donne le salut. C’est ce serviteur, ce juste persécuté et sauvé qui chante son action de grâce ; il est la pierre rejetée par les bâtisseurs et qui est devenue la pierre d’angle de l’Église ; c’est un chant de victoire. Ce psaume est aussi chanté le dimanche des Rameaux et de la Passion, à Pâques et dans son octave. Son usage aux Laudes du dimanche souligne donc le caractère pascal de cet office.

Ainsi, chaque dimanche, nous chantons les louanges du Seigneur vainqueur de la mort et qui nous communique sa vie divine.

Les Laudes du dimanche sont donc bien la célébration de la vie nouvelle, du salut donné par Jésus. Cette célébration va se poursuivre avec l’eucharistie, sacrement de la mort et de la Résurrection du Christ qui nous renouvelle dans la foi et dans son amour.

CHAPITRE 13 : LES JOURS ORDINAIRES, COMMENT CÉLÈBRER LES MATINES.

Mercredi 15 février :

Dans la description de office de Laudes que fait saint Benoît, on peut souligner ce détail à propos des cantiques : « Comme le chante l’Église romaine ». Cette brève allusion a son importance, car elle signifie que nous appartenons à l’Église ; nous ne sommes pas isolés, indépendants. Et même si aujourd’hui, une plus grande souplesse est laissée aux communautés pour le choix des psaumes, même si plusieurs cursus sont proposés, il y a des directives générales, une structure donnée, pour la célébration de l’office. Il y a aussi un ordre à respecter ; on chante les psaumes et les cantiques des Prophètes qui sont la parole de Dieu. Tout cela maintient une unité dans la prière entre les croyants et même au-delà de notre horizon qui est par définition limité. Il y a également un lien très fort entre la prière et la foi qui nous unit selon l’adage : « Lex orandi, lex credendi ».

L’essentiel est de rester en communion avec toute l’Église, car la liturgie est l’expression de sa prière officielle, et elle doit se célébrer suivant des règles, mais de façon vivante et adaptée à la diversité des communautés.

Avec la célébration de l’office divin, nous avons une mission à remplir qui nous sort de nous-mêmes : par notre baptême, personnellement et communautairement, nous appartenons à l’Église universelle.

Jeudi 16 février :

La prière du Notre Père à la fin des deux grands offices le Laudes et de Vêpres peut nous suggérer quelques réflexions car c’est la prière du Seigneur adressée à son Père et notre Père. Sa place à la fin de l’office nous permet de remettre au Fils toute notre louange et notre supplication exprimées dans les psaumes afin qu’il puisse les présenter à son Père. Il les lui offre avec sa prière continuelle, avec les mots qu’il nous a lui-même laissés. Il en fait une gerbe en son honneur où nous unissons notre volonté à la sienne. Il recueille ainsi notre humble prière avec celle de tous nos frères de par le monde.

Cette prière qui rythme notre journée comporte aussi une demande de miséricorde, puisqu’il y a, dans la dernière partie de la prière, une demande de pardon pour toutes les ‘’épines de scandale’’. Dans cette expression imagée, on peut y voir tout ce qui a pu blesser les frères, toutes les atteintes à la charité, tous nos péchés.

Mais afin de ne pas rester dans cette situation, par la prière du Notre Père, nous demandons le pardon de toutes nos offenses ; nous faisons appel à la miséricorde du Seigneur, lui qui pardonne toutes nos fautes, pour que nous puissions pardonner nous aussi à notre tour, lui qui nous soutient dans tous nos combats spirituels.

Ainsi, en redisant la prière enseignée par le Fils, nous renforçons notre lien à Dieu en nous rappelant qu’il a lui-même combattu le mal jusqu’à donner sa vie pour tous les hommes. Nous resserrons également les liens qui nous unissent les uns aux autres.

 

CHAPITRE 14 : AUX FÊTES DES SAINTS, COMMENT CÉLÈBRER LES VIGILES.

Vendredi 17 février :

La célébration des fêtes de saints est toujours une célébration du Seigneur Lui-même. Les saints nous orientent vers le Seigneur à qui ils ont donné leur vie. Ce sont des hommes et des femmes qui ont répondu à l’appel du Christ et qui, dociles à l’action de l’Esprit-Saint, ont fait fructifier ses dons en eux. Ils ont conformé leur volonté à celle de Dieu et se sont offerts à sa grâce en répondant à l’amour dont Dieu les a aimés. Célébrer leur fête ou leur mémoire, c’est rendre gloire à Dieu pour la diversité de ses dons qui se manifeste dans la diversité de ses saints ; c’est aussi l’occasion de recevoir leur témoignage et d’être encouragés par leur exemple.

C’est aussi reconnaître que les saints participent déjà à la Résurrection du Seigneur. Aussi, les solennités et les fêtes des saints se célèbrent comme un dimanche, même s’il y a des degrés différents comme : les solennités, les fêtes et les mémoires d’obligation ou facultatives, selon les pays, les régions ou les lieux. Mais leur multitude ne permet pas que nous célébrions la fête de chacun.

La Vierge Marie est la première que nous fêtons, et plusieurs fois dans l’année, mais sa mémoire est présente chaque jour lors de nos offices, par le chant du Magnificat à Vêpres et lors des prières  qui lui sont adressées. Elle tourne nos cœurs et nos yeux vers son Fils ; elle intercède pour nous, ainsi que les autres saints, connus ou inconnus.

CHAPITRE 15 : L’ALLELUIA, EN QUELS TEMPS IL FAUT LE DIRE.

Samedi 18 février :

     Dans quelques jours, nous entrons en Carême, et l’alleluia sera mis en sommeil avant d’éclater de nouveau pendant la Vigile pascale. C’est le chant de victoire, celle du Christ sur la mort ; avec Lui, nous passons de la mort à la vie. Le chant de l’alleluia accompagne l’office divin tout au long de l’année, sauf en Carême, et de façon plus intense, pendant tout le temps pascal.

Le chant de l’alleluia nous rappelle que toute notre vie est centrée sur le mystère pascal, mystère de mort et de résurrection, mystère d’obéissance qui nous fait revenir vers le Père. Nous marchons à la suite du Christ, nous le suivons dans sa mort et sa résurrection ; Il nous fait passer de l’esclavage du péché à la liberté de la grâce, et le chant de l’alleluia exprime bien notre joie d’être sauvés.

Comme saint Paul, nous sommes tendus de tout notre être vers le Christ. Notre but, c’est la cité nouvelle qui est dans les cieux, la vie avec Jésus ressuscité dont la célébration de l’office nous donne déjà un avant-goût. La liturgie est l’anticipation de la liturgie céleste à laquelle nous aspirons.

Office de nuit