Écouter une parole du Bec en 2022 – S41

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Catégorie : Vie monastique

Dimanche 9 octobre :

Après le rire, il est question ici de la parole. Comme le rire excessif, bruyant ou même ironique peut traduire un manque d’intériorité et d’attention à Dieu, la parole excessive nuit aussi au recueillement. Elle empêche l’attention à Dieu, l’écoute de la Parole, c’est-à-dire l’écoute du Seigneur Jésus qui est le Verbe fait chair et qui se révèle à nous dans les Écritures et dans tout ce qui les entoure. Et pour le rencontrer, le silence est nécessaire. C’est pourquoi saint Benoît recommande d’éviter toute les paroles oiseuses, bruyantes, excessives où l’on cherche surtout à se mettre en valeur.

Bien entendu, nous avons quand même besoin d’échanger, de dialoguer, mais que ce soit toujours dans un esprit d’écoute, d’attention, de respect à celui qui parle. Que nos paroles soient au service de la Parole vivante, au service de la charité mutuelle et non l’occasion de faire du tort à notre prochain. Et nous pouvons redire avec le psalmiste : « Seigneur, mets une garde à ma bouche et veille sur la porte de mes lèvres ».Lundi 10 octobre :

Un commentaire de Dom Guillaume : « Jusqu’au onzième degré, le propre de l’humilité était de rendre l’homme invisible, de le fondre dans la foule du commun. Et voilà qu’au douzième degré se produit un renversement : ce degré est celui où l’humilité se signale aux regards d’autrui.

A force d’effacer les contours du faux moi, de cette façade encombrante qui dissimule à nos propres yeux le fond secret et mystérieux de notre être, où Dieu a établi sa demeure, voilà que l’homme apparaît comme retourné. Il est devenu une fenêtre ouverte sur l’insondable mystère de Dieu, au lieu ne n’être qu’un écran opaque arrêtant tout à lui-même.

Et ce grand retournement, cette merveilleuse transformation, c’est l’amour de Dieu qui l’accomplit, cet amour qui chasse la crainte. Non pas parce qu’on serait devenu digne, ou moins pécheur, mais seulement parce qu’on ne regarde plus que Dieu seul.

VIII. DES OFFICES DIVINS LA NUIT.

Mardi 11 octobre :

Dans ce chapitre qui ouvre la série sur l’office divin, nous pouvons retenir cette mention sur le chant des Matines (pour nous il s’agit en fait de l’office des Laudes) : « qu’il faut dire au point du jour ». Cette mention est chargée de sens, car même si nous ne pratiquons pas les offices de nuit, nous voyons bien la symbolique du point du jour qui est la renaissance du matin de Pâques. Et c’est donc toujours la mémoire de la Résurrection du Seigneur que nous célébrons.

Il en découle que notre première louange de la journée célèbre ce mystère qui doit se traduire dans toute notre journée et dans nos vies. D’abord par la fidélité à notre service de louange, ensuite par la transformation de notre être, notre renoncement à l’homme ancien pour revêtir l’homme nouveau, et aussi en renonçant aux œuvres de péché pour marcher dans la justice et la sainteté de Dieu.

  1. COMBIEN DE PSAUMES FAUT-IL DIRE LA NUIT ?

Mercredi 12 octobre :

Saint Benoît commence à décrire en détail les offices de la nuit et du jour. Dans ce chapitre, il commence avec l’office de nuit en hiver. Les nuits étant longues, l’office est aussi plus long, avec deux parties comprenant chacune une série de psaumes suivie de lectures. Il y a toujours une alternance entre le chant des psaumes qui est la louange offerte à Dieu, et l’écoute de la Parole de Dieu dans les Écritures et leurs commentaires approuvés par L’Église.

Ce qui est important n’est pas tant le nombre de psaumes et de lectures que cette alternance entre le chant des psaumes, c’est-à-dire la louange (c’est le sens premier du mot psaume) et l’écoute avec la méditation de la Parole. Il faut noter aussi le souffle qui traverse tout cet office, depuis l’invitation (l’invitatoire) à chanter la louange de Dieu jusqu’à l’Alléluia final. La Résurrection du Christ est particulièrement présente dans cet office puisque c’est la nuit qu’est célébrée la Résurrection du Seigneur, comme lors de la Vigile pascale. Quand le jour se lèvera, nous serons prêts pour vivre dans la lumière du Ressuscité.

  1. COMMENT SE CÉLÈBRE EN ÉTÉ LA LOUANGE NOCTURNE.

Jeudi 13 octobre :

Saint Benoît distingue dans l’année un cycle d’hiver et un cycle d’été ; et c’est Pâques qui ouvre le régime d’été. On voit là le rappel de la Résurrection du Seigneur, puisque le mystère pascal est central. Nous célébrons toujours la victoire de la Vie sur la mort, non seulement au cours de l’office, mais aussi bien par le concret de toute notre vie quotidienne.

Quant aux psaumes, leur nombre ne peut être diminué ; ils sont la louange adressée à Dieu et ils contiennent tous les mystères du salut. Si la louange ne doit pas être diminuée, on peut diminuer les lectures, mais pas la louange due à Dieu.

  1. COMMENT SE CÉLÈBRENT LES VIGILES DU DIMANCHE.

Vendredi 14 octobre :

Saint Benoît apporte un soin minutieux à la composition des Vigiles du dimanche et c’est un office plus long que les Vigiles de semaine. Il est très marqué par la louange avec davantage de lectures et leurs répons. Il est aussi traversé par un mouvement ascendant qui tend vers le retour du Christ ; c’est son caractère pascal. Chaque dimanche c’est la nuit pascale qui est ainsi rappelée ; c’est la Résurrection du Seigneur qui est célébrée et il est rendu présent par la proclamation de l’évangile.

Ainsi tous nos dimanches doivent être traversés par ce mystère de Pâques qui non seulement est célébré dans l’office, mais qui doit être aussi vécu intérieurement comme extérieurement.

XII. COMMENT CÉLÉBRER LA SOLENNITÉ DES MATINES.

Samedi 15 octobre :

Après l’office des Vigiles, qui est un office de nuit, vient l’office des Matines qui se célèbre au lever du jour ; c’est notre propre office des Laudes, office de louange. Cette louange au Seigneur ressuscité que nous célébrons chaque dimanche est une célébration pascale où les psaumes, cantiques, lectures et répons annoncent la Résurrection.

Nous sommes appelés à passer avec le Seigneur de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, du péché à la grâce. Cette résurrection intérieure est bien exprimée dans l’épitre aux Éphésiens : « Puisse-t-il illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints, et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous les croyants, selon la vigueur de sa force. (Éph. 1, 18-19) ».