Écouter une parole du Bec en 2022 – S28

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 32 : DU MATÉRIEL DU MONASTÈRE.

Dimanche 10 juillet :

Le chapitre sur les biens du monastère prolonge celui du cellérier qui est le responsable de la gestion matérielle du monastère et garant de ce qui est mis à la disposition des frères. Il est dit au chapitre 31 qu’il doit regarder tout ce que possède le monastère « comme s’ils étaient vases sacrés de l’autel ».

Il va de soi que cette façon de voir le matériel du monastère nous concerne tous puisque rien ne nous appartient en propre ; tout est à Dieu. C’est pourquoi il revient au supérieur, et à ceux qu’il en aura chargés, de veiller sur les biens de la communauté. Il en résulte que tous, nous devons traiter avec soin tout ce qui est mis à notre usage.

N’ayons pas non plus un tempérament accapareur, proche de l’égoïsme, mais portons le souci des autres et particulièrement des plus faibles.CHAPITRE 33 : SI LES MOINES DOIVENT AVOIR QUELQUE CHOSE EN PROPRE.

Lundi 11 juillet, fête de saint Benoît :

     En cette fête de saint Benoît, ce chapitre nous rappelle le choix que nous faisons lors de notre profession : « Ne rien préférer à l’amour du Christ », ce qui implique de renoncer à toute possession, tout attachement qui nous empêche de nous donner totalement à lui. C’est lui seul qui peut combler pleinement nos cœurs. Mais nous savons bien que le détachement est difficile et nous aurons toujours et jusqu’au bout à lutter pour laisser le Christ nous saisir, lui qui veut notre bonheur.

 

CHAPITRE 34 : SI TOUS DOIVENT RECEVOIR UNIFORMÉMENT LE NÉCESSAIRE.

Mardi 12 juillet :

On remarque dans ce chapitre, le souci de saint Benoît pour les personnes. On ne peut pas appliquer dans une communauté une discipline uniforme et aveugle qui ne tienne pas compte des besoins réels de chacun. Chacun est différents des autres pour des raisons d’âge, de constitution, de santé, etc.  Chacun doit reconnaître ses besoins réels, avec humilité en cas de faiblesse, sans orgueil en cas de moindre besoins. Et on pourrait ajouter : avec honnêteté et sans tricherie.

Mais ce que désire surtout saint Benoît, c’est la paix dans la maison de Dieu ; par conséquent, pas de jalousies ni de comparaisons qui sont la porte ouverte au murmure.

 

CHAPITRE 35 : DES SEMAINIERS DE LA CUISINE.

Mercredi 13 juillet :

Il ressort de ce chapitre que les repas et tout ce qui les entoure, aussi bien le fait d’être servi que celui du service (cuisine, présentation des plats, préparation de la table, etc.) sont une école de charité. Et la charité est mentionnée deux fois dans cette première partie.

Chaque situation suppose une adaptation, des aménagements ; on ne peut pas toujours suivre à la lettre le texte de la Règle, mais au moins en garder l’esprit.

Les repas ont toujours une dimension communautaire et nul n’est dispensé d’être attentif à ceux qui sont présents, comme de respecter ceux qui servent. La règle communautaire n’est pas le chacun pour soi. La référence au lavement des pieds rappelle aussi le Jeudi Saint et que le repas a toujours un lien avec la liturgie.

 

Jeudi 14 juillet :

Le lien entre la liturgie et le repas est très marqué dans la fin de ce chapitre. Les services communautaires ne sont pas une fonction banale dont on s’acquitte parce qu’il faut les faire, mais ils sont à vivre dans un climat de prière. Ils commencent avec les matines du dimanche, ce qui les situe bien dans le prolongement de l’office divin.

La semaine de service commence par une triple supplication et s’achève par une triple bénédiction. Tout service nous rapproche du Christ serviteur. Ce lien entre prière et service nous montre bien que notre vie est unifiée, ou du moins, elle tend à l’être de plus en plus.

 

CHAPITRE 36 : DES FRÈRES MALADES.

Vendredi 15 juillet :

De ce chapitre se dégage une évidence : la maladie n’est pas un état choisi et elle peut atteindre chacun à tout moment. Étant impuissants lorsqu’elle survient, nous devons donc avoir recours à la médecine.

Saint Benoît nous invite donc à un regard de foi et d’espérance, comme à voir le Christ présent dans cette situation, et à le voir même doublement présent :

D’abord, il est présent dans le malade comme il le dit lui-même dans l’Évangile de saint Matthieu : « J’ai été malade et vous m’avez visité » (Mt. 25, 36). Lui-même a été souffrant jusqu’à être torturé dans sa Passion, et à mourir sur la croix. Il a porté toutes nos souffrances et toutes nos maladies.

Ensuite, il est présent en manifestant sa compassion envers les malades. Donc soigner les malades, ou simplement les visiter, c’est leur manifester la compassion de Jésus.

La maladie reste un mystère, surtout lorsqu’elle mène de façon irréversible à la mort. Dans ce cas, outre la foi dans le Christ présent, elle requiert notre espérance, espérance de la vie après la mort, espérance que donne la Résurrection de Jésus, prémices de notre propre résurrection.

Mais ce qui est certain, c’est que, à tout moment, la maladie fait appel à notre charité, que l’on soit soignant ou simple visiteur. Et en ce qui concerne la charité, nous ne ferons jamais assez.

 

CHAPITRE 37 : DES VIEILLARDS ET DES ENFANTS.

Samedi 16 juillet :

Lorsqu’on imagine la vie monastique de loin et de l’extérieur, on peut penser que tous les moines obéissent à une discipline rigoureuse, la même pour tous, faite de rigueur, de silence, d’ascèse, de privations, et Dieu sait quelles autres austérités !

Mais nous qui vivons concrètement dans le monastère, nous voyons bien qu’il n’en est pas ainsi et que saint Benoît sait tempérer ces rigueurs par beaucoup d’humanité, de compréhension et de miséricorde. On le voit en particulier à propos des vieillards et des enfants en sachant toutefois que la présence des enfants au monastère n’a plus cours aujourd’hui.

Une communauté, à l’image des familles et de la société, connaît les rapports des générations et cette solidarité se traduit par une attention particulière envers les plus jeunes en cours de formation et envers les anciens qui ne peuvent plus suivre le rythme commun. Des assouplissements sont donc nécessaires pour eux. On fera preuve envers eux de plus d’attention pour leurs besoins spécifiques et de compassion, de cette miséricorde que Dieu manifeste pour les plus petits des siens et que Jésus a toujours témoigné envers les pauvres, les plus faibles et les malades.