CHAPITRE 15 : L’ALLÉLUIA ; EN QUELS TEMPS FAUT-IL LE DIRE.
Dimanche 19 juin, fête Dieu :
Ce petit chapitre sur l’Alléluia rappelle une chose essentielle et que l’on redit souvent : que l’office divin a toujours un caractère pascal. L’Alléluia se chante toute l’année sauf en Carême. Mais précisément, son absence en Carême a pour but de signifier l’attente de la Résurrection, le désir de la joie pascale. C’est pourquoi il éclate dans la nuit de Pâques pour se répandre à profusion jusqu’à la Pentecôte et ensuite tout au long de l’année liturgique.
Si l’Alléluia est un chant de joie, c’est qu’il exprime la bonne nouvelle de la Résurrection du Seigneur. Mais plus profondément, il nous engage à conformer tout notre être, toute notre vie au Christ ressuscité, à quitter l’homme ancien avec ses œuvres de péché pour nous laisser renouveler par lui, à passer des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.
Et la fête d’aujourd’hui, la solennité du Saint Sacrement du Corps et de Sang du Christ, nous invite à marcher en ce sens, à accueillir le Seigneur offert pour la multitude et qui se donne en nourriture pour transformer nos pauvres vies dans la sienne.CHAPITRE 16 : COMMENT, DE JOUR, SE CÉLÈBRENT LES OFFICES DIVINS.
Lundi 20 juin :
Ce chapitre contient deux citations du psaume 118. La première est : « Sept fois le jour j’ai proclamé ta louange. » La seconde vient la compléter : « Au milieu de la nuit, je me levais pour te célébrer. » C’est dire que continuellement, nous sommes appelés à louer le Seigneur. Saint Benoît dit bien que sept est un nombre sacré, symbole de la plénitude. On a longtemps fixé le nombre des offices diurnes à sept, ce qui n’est pas toujours réalisable aujourd’hui, vu les conditions bien différentes qu’à son époque.
L’important, c’est la sanctification du temps qui a été créé par Dieu. Il faut donc lui en rendre hommage par une louange qui rythme la journée dans ses différents moments, en tenant compte des nécessités de notre vie quotidienne.
CHAPITRE 17 : COMBIEN DE PSAUMES CHANTER À CES MÊMES HEURES.
Mardi 21 juin :
Dans ce chapitre, saint Benoît donne la structure des offices de la journée pour que ces offices puissent en scander le déroulement. Ils ponctuent les temps de travail en montrant ainsi que la prière liturgique et le travail ne sont pas deux domaines séparés qui s’ignoreraient.
Notre être n’est pas double ; c’est le même qui prie et qui travaille, et le travail, si humble soit-il, est une participation à l’œuvre créatrice de Dieu. Nous lui présentons le travail de nos mains comme celui de notre esprit dans la célébration de l’Opus Dei, l’œuvre rendue à Dieu.
Les différentes heures nous rapprochent aussi des heures de la Passion du Seigneur, depuis Gethsémani jusqu’au Golgotha. Et quand arrive le soir, nous lui remettons notre journée ; à Complies, nous lui demandons de veiller sur nous pour toute la nuit.
CHAPITRE 18 : EN QUEL ORDRE IL FAUT DIRE LES PSAUMES.
Mercredi 22 :
Ce chapitre traite de la répartition des psaumes aux différentes heures du jour. Saint Benoît commence ici par les petites heures du dimanche, de Prime jusqu’à None. Il est intéressant de noter que le psaume 118, du moins ses 13 premières sections, constitue toute la psalmodie de ces petites heures ; les neuf dernières sections étant réparties le lundi.
Le psaume 118 est une longue méditation sur la Loi. C’est un psaume acrostiche, c’est-à-dire que chacune de ses 22 strophes est consacrée à une lettre de l’alphabet hébraïque, et plus exactement chacun des huit versets de chaque strophe commence par la même lettre. On pense que c’est le travail collectif de plusieurs scribes.
Le résultat en est une longue méditation sur la Loi qui peut sembler répétitive, mais qui en fait, est une intériorisation de ces versets sur la Loi de Dieu. Ce choix convient très bien pour le jour du Seigneur qui est en principe un jour sans travail, même s’il faut quand même assurer les services communautaires.
Si nous ne chantons pas ce psaume le dimanche, c’est quand même un rappel que le Jour du Seigneur est l’occasion de consacrer plus de temps à la Lectio Divina et à la prière liturgique et personnelle.
Jeudi 23 juin, nativité de saint Jean-Baptiste :
La suite du chapitre indique la composition des petites heures du mardi au samedi où l’on reprend, chaque jour les psaumes dit des montées ou psaumes de pèlerinage (Ps. 119 à 127).
Ce choix indique que nous sommes en marche vers la Jérusalem d’en haut. Et comme les pèlerins qui arrivaient à Jérusalem, nous savons que notre vie d’ici-bas nous prépare à la vie éternelle pour être accueillis en présence du Seigneur. Ces psaumes sont une prière d’espérance.
Comme en cette fête de saint Jean-Baptiste que nous célébrons aujourd’hui, nous regardons vers celui qui vient nous sauver, Jésus, annoncé par tous les prophètes de l’A.T. et qui se rend présent à nous éternellement.
Vendredi 24 juin, solennité du Sacré Cœur de Jésus :
La journée se conclut avec l’organisation de l’office des Vêpres. Cet office, plus important par sa durée et le nombre de psaumes, est le pendant des Matines ou Laudes qui commencent la journée.
Le passage de la nuit au jour, comme du jour à la nuit, marque le temps : temps de l’activité le jour ; temps du repos et du recueillement la nuit. Ce sont deux moments qu’on pourrait dire sacrés. Pour tout chrétien, comme pour sa famille, ce sont toujours deux moments dans la journée qui ne peuvent se dérouler sans la prière. Aussi, au cours de ces deux offices, Laudes et Vêpres, nous sommes en communion avec toute l’Église, avec tous les fidèles, surtout ceux qui se recueillent à ces moments de la journée, matin et soir, ne fût-ce que brièvement.
Samedi 25 juin :
Saint Benoît a donc organisé les offices de toute la semaine, mais sans faire de l’ordre qu’il propose un absolu en laissant à quiconque la liberté « d’établir un autre ordre qu’il jugera meilleur, pourvu toutefois que chaque semaine le psautier soit chanté en entier avec ses 150 psaumes ». Ce qui compte pour lui, c’est de recommencer le psautier chaque dimanche qui est le jour du Seigneur, le jour de la Résurrection.
Notre semaine commence donc le dimanche et non le lundi, car notre vie est renouvelée dans le Christ ressuscité pour pouvoir vivre en hommes nouveaux. La fidélité à l’office divin est le signe de notre appartenance au Seigneur ; nous en avons fait le choix lors de notre entrée au monastère où nous vivons notre vocation de baptisés.