Écouter une parole du Bec en 2022 – S24

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 9 : COMBIEN DE PSAUMES IL FAUT DIRE LA NUIT.

 Dimanche 12 juin, solennité de la Sainte Trinité :

On pourrait commenter abondamment ce chapitre sur l’office des Vigiles nocturnes. Aujourd’hui, puisque ce chapitre coïncide avec la solennité de la Sainte Trinité, nous pouvons souligner la dimension trinitaire de la prière de l’office. A la fin des psaumes et des répons, du moins le troisième, saint Benoît précise que tous se lèvent « pour l’honneur et la révérence à la Sainte Trinité ». Nous accomplissons toujours ce geste, en pouvant nous demander si nous le faisons bien et consciemment ou si nous l’accomplissons machinalement, car il nous rappelle que notre prière s’adresse toujours au Dieu unique en trois personnes ; nous prions le Père par le Fils dans l’Esprit.

Rappelons-nous ce que dit l’apôtre Paul : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, et il intercède pour nous. » Il faut nous écrier : « Abba ! Père pour devenir enfants de Dieu et cohéritiers du Christ puisque nous souffrons avec Lui pour être glorifiés avec Lui. » (Rm. 8, 17).

On peut ajouter cette précision historique : l’époque de saint Benoît, le VIe siècle, est encore marquée par la présence de l’hérésie arienne avec ses nombreux courants. Les grands Conciles œcuméniques des IVe et Ve siècles : Nicée, Constantinople, Éphèse et Chalcédoine, ont affirmé avec force la foi de l’Église en la divinité du Fils et de l’Esprit, et l’unité des trois personnes divines, parfaitement égales et unies entre elles. La prière de l’office est donc une confession de foi dans le Dieu unique en trois personnes.CHAPITRE 10 : COMMENT SE CÉLÈBRE EN ÉTÉ LA LOUANGE NOCTURNE.

Lundi 13 juin :

     Ce chapitre 10 continue de traiter de la louange nocturne, alors que le chapitre 9 la développe en hiver.

En faisant commencer l’été avec Pâques, saint Benoît considère le temps de façon plus symbolique que matérielle : c’est la Résurrection du Christ qui éclaire notre vie et lui donne toute son orientation.

La célébration de l’office est donc toujours une célébration du mystère pascal. Nous sommes entrés dans le monde nouveau à la suite du Christ ressuscité et la célébration de la Résurrection prend son sens dans la nuit ; le Christ vient illuminer nos ténèbres.

Quelle que soit la saison, le nombre de psaumes doit être maintenu. Ils constituent la substance de la prière ; ils sont Parole de Dieu et expriment les différents aspects de la prière des hommes : louange, confiance, supplication, détresse, méditation sur les actions de Dieu. Et toujours, le psaume 3 et 94 seront repris, l’un rappelant la Résurrection et l’autre étant une invitation à la louange.

 

 

CHAPITRE 11 : COMMENT SE CÉLÈBRE LES VIGILES DU DIMANCHE.

Mardi 14 juin :

Les Vigiles du dimanche sont beaucoup plus développées que celles des autres jours de la semaine ; cela s’explique par leur référence à la nuit de Pâques, car chaque dimanche est un rappel de la Résurrection du Seigneur. L’ensemble de cet office est constitué de psaumes et de cantiques de louange et il y a une montée dans son déroulement, depuis les psaumes, cantiques et lectures de l’Ancien Testament, vers les textes du Nouveau Testament et l’évangile. C’est vraiment la célébration du Christ Seigneur attendu par Israël, révélé aux hommes et ressuscité après être passé par la mort, et qui doit enfin revenir à la fin des temps.

Même si notre office des Vigiles actuel du samedi soir a été un peu simplifié, il garde quand même cet élan dans sa structure avec le chant des psaumes et la lecture de l’A.T., puis l’évangile du dimanche. En fait, cette entrée dans la célébration du dimanche commence avec les Vêpres du samedi soir célébrés maintenant avec nos sœurs.

Même si nous avons des tâches à assurer le dimanche et des services communautaires, il nous faut retenir que le dimanche est toujours le jour du Seigneur et que nous devons lui consacrer du temps.

 

CHAPITRE 12 : COMMENT CÉLÉBRER LA SOLENNITÉ DES MATINES.

Mercredi 15 juin :

Après l’organisation des Vigiles, vient celle des Laudes du dimanche. Cet office se célèbre au point du jour et on peut le rapprocher de la visite des saintes femmes au tombeau de Jésus le matin de Pâques, juste avant le lever du soleil. Matin unique avec la découverte du tombeau vide, l’apparition du Ressuscité à Marie-Madeleine puis aux apôtres.

La dynamique de cet office, ainsi que de nombreux détails, en font une célébration du mystère pascal pour que notre vie puisse se conformer à la Résurrection du Seigneur. Chaque dimanche et chaque jour nous rappelle que nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Celui qui nous précède dans la vie nouvelle et pour nos frères.

 

CHAPITRE 13 : LES JOURS ORDINAIRES, COMMENT CÉLÉBRER LES MATINES.

Jeudi 16 juin :

Saint Benoît développe dans ce chapitre l’ordonnance de l’office des Laudes pour les différents jours de la semaine. La répartition des 150 psaumes n’est pas laissée au bon vouloir de chacun, même s’il y a aujourd’hui plusieurs possibilités d’organisation de l’office. Mais on observe en général la même progression : un déroulement presque identique entre ce qui s’est pratiqué longtemps et les adaptations actuelles.

Il faut surtout bien remarquer que tous les offices appartiennent à la prière de l’Église ; il y en a une allusion à la pratique de l’Église romaine pour les cantiques. Cette prière ‘’officielle’’ nous situe en Église ; elle nous unit à l’ensemble des chrétiens, aussi bien pasteurs et religieux, que fidèles qui ont accès à la liturgie des heures, pour prier personnellement ou en groupes.

C’est notre devoir de célébrer l’office divin en union avec toute l’Église et porter les intentions de tous les hommes et femmes, proches et lointains.

 

Vendredi 17 juin :

La prière du Seigneur conclut les offices et saint Benoît insiste particulièrement sur la fin de cette prière, à savoir le pardon des offenses. Cette dimension du pardon est importante pour notre vie en communauté -comme pour toute vie en société, en famille – car inévitablement il peut surgir des différents entre nous, des colères, des disputes, parfois pour des questions futiles et mineures ! Mais la fatigue ou l’énervement font que l’on grossisse les choses et, trop souvent, qu’on les dramatise. Alors, si on n’y prend pas garde, cela peut entrainer des murmures ou pire de la colère et des réactions toujours regrettables.

C’est pourquoi, il ne faut pas laisser ces situations dégénérer en conflits et en rancune tenace. Nous devons faire nôtre la miséricorde du Seigneur pour l’exercer, nous aussi, les uns envers les autres.

Nous entendions hier, dans l’Évangile, le Seigneur enseigner sa prière à ses disciples. Même si saint Benoît insiste sur la fin de la prière, considérons-la dans sa totalité. Elle est dite en conclusion de l’office comme pour rassembler tout le contenu de l’office : la prière des hymnes, des psaumes, des cantiques, l’écoute de la Parole de Dieu, en une offrande au Seigneur, avec les paroles même qu’il a léguées à tous ses disciples ; c’est la prière de toute l’Église.

 

CHAPITRE 14 : AUX FÊTES DES SAINTS, COMMENT CÉLÉBRER LES VIGILES.

Samedi 18 juin :

     Parmi les fêtes de saints il y a, comme nous le savons, plusieurs degrés, depuis la simple mémoire jusqu’à la solennité. L’honneur rendu aux saints est un honneur rendu à Dieu qui a fait rayonner sa grâce en eux et Marie est la première à être fêtée, car elle a un rôle unique dans le plan de salut de Dieu. Les saints ont répondu à l’appel de Dieu, ils ont pris part à la Résurrection du Seigneur et sont déjà glorifiés avec lui.

Ils sont pour nous des guides et des témoins : des guides, parce qu’ayant répondus à l’appel du Seigneur, ils nous montrent qu’il est possible de marcher à sa suite ; des témoins, car ils nous prouvent que l’amour de Dieu peut rayonner et fructifier, à tout moment, dans des vies d’hommes et de femmes.