Fête de saint Martin – Mt (25, 31-46)

Publié le 11 novembre 2025

Catégorie : Homélies

Monition :

C’est aujourd’hui le jour du Souvenir, jour où nous honorons et commémorons des hommes et des femmes, des militaires morts en service pour la Patrie, des anciens combattants et des vétérans.

C’est aussi la fête d’un saint militaire, saint Martin de Tours qui, avant même d’être baptisé, partagea son vêtement avec un pauvre à Amiens, pratiquant ainsi d’une manière concrète la parole de Dieu : « Chaque fois que vous faites quelque chose à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Que cette parole raisonne aujourd’hui en chacun de nous, et demandons pardon pour toutes les fois où nous failli à notre devoir de citoyen envers le bien commun, et où n’avons pas été sensibles au besoin des autres.

Père Dieudonné

Évangile : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”  Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Devant ma mission de disciple, de citoyen, je ne me déroberai pas, je ne déserterai pas : puissions-nous tous, le dire avec lui ! Amen.

Homélie du 11 Novembre 2025 : St Martin de Tours

Chers frères et sœurs bien-aimés en Jésus Christ,  M. le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, chers anciens combattants, chers amis,

Aujourd’hui n’est ni une fête ni un jour de deuil. Mais c’est une commémoration ! Nous faisons mémoire des hommes et des femmes, des soldats morts pour la France notamment pendant les deux Grandes Guerres, celle de 14 – 18 et celle de 39 – 45.

Faire mémoire, se souvenir de nos pères, de nos mères, morts pour la Patrie : voilà une action aujourd’hui trop peu reconnue voire même décriée, moquée, incomprise ! Et pourtant vitale et essentielle !

Qu’est-ce qu’aimer la Patrie, si ce n’est, textuellement, aimer ce lieu où ont vécu nos pères, aimer cet héritage transmis, avoir de la reconnaissance pour tous les sacrifices éprouvés, endurés, subis pour leurs enfants, pour les générations futures, en vue de transmettre des valeurs, transmettre un héritage. Il y a de quoi rendre grâce et remercier Dieu pour ceux et celles qui ont combattu, quel que soit leur degré d’implication et de sacrifice, pour que nous soyons libres.

Comme une forme de coïncidence, cet armistice est tombé le jour de la St Martin de Tours. Ce saint qui fut le grand saint de la France médiévale où les Rois allaient prier avant de partir en guerre ! Pour moi, ce n’est pas un hasard ! Il n’y a pas de hasard (ou pas toujours…) : le hasard, c’est Dieu qui se balade incognito, comme on dit…

Ce saint, fut soldat de l’empereur romain avant de choisir de devenir le soldat du Christ et de combattre avec d’autres armes pour annoncer la Bonne Nouvelle et faire grandir l’Église et la paix de Dieu. Quand le Christ invite à la non-violence et à tendre la joue gauche après avoir été frappée sur la joue droite, cet appel est pour soi-même mais il ne peut être imposé à l’autre. Cet appel implique l’amour et la liberté dans un choix personnel, suite à une rencontre intime avec le Christ, à une conversion comme celle de St Martin.

St Martin est un bel exemple d’homme qui a rencontré le Christ et dont la vie en a été bouleversée ! Sous les traits d’un pauvre à Amiens, il a reconnu le visage du Christ !
(c’est histoire du manteau coupé en 2 parties : sa propriété et celle de l’empire).

Nous sommes, nous aussi, invités à voir les signes de la présence de Dieu autour de nous, dans notre vie ! « Tout ce que vous aurez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait ». Et donc à voir avec les yeux de la foi, de cette foi qui sauve. Le Christ le dit souvent dans l’évangile : « Relèves-toi et vas : ta foi t’a sauvé ! »

Malgré nos doutes, nos peurs et nos questions bien légitimes, avons-nous cette foi enracinée qui peut déraciner des arbres, c’est-à-dire, cette foi dans le Christ Jésus capable de changer les regards et les cœurs pour faire grandir la paix dans notre vie, autour de nous et dans le monde ?

Dans une lettre, S. Martin écrivit cette prière – et on y entend entre les lignes le soldat qu’il a été : « C’est un long combat que nous menons, Seigneur. Mais comme tu m’enjoins de rester en faction devant ton camp, je ne me déroberai pas ». Devant ma mission de disciple, de citoyen, je ne me déroberai pas, je ne déserterai pas : puissions-nous tous, le dire avec lui ! Amen.

Frère Dieudonné
Prieur du Bec