Homélie du 11 Novembre 2025 : St Martin de Tours
Chers frères et sœurs bien-aimés en Jésus Christ, M. le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, chers anciens combattants, chers amis,
Aujourd’hui n’est ni une fête ni un jour de deuil. Mais c’est une commémoration ! Nous faisons mémoire des hommes et des femmes, des soldats morts pour la France notamment pendant les deux Grandes Guerres, celle de 14 – 18 et celle de 39 – 45.
Faire mémoire, se souvenir de nos pères, de nos mères, morts pour la Patrie : voilà une action aujourd’hui trop peu reconnue voire même décriée, moquée, incomprise ! Et pourtant vitale et essentielle !
Qu’est-ce qu’aimer la Patrie, si ce n’est, textuellement, aimer ce lieu où ont vécu nos pères, aimer cet héritage transmis, avoir de la reconnaissance pour tous les sacrifices éprouvés, endurés, subis pour leurs enfants, pour les générations futures, en vue de transmettre des valeurs, transmettre un héritage. Il y a de quoi rendre grâce et remercier Dieu pour ceux et celles qui ont combattu, quel que soit leur degré d’implication et de sacrifice, pour que nous soyons libres.
Comme une forme de coïncidence, cet armistice est tombé le jour de la St Martin de Tours. Ce saint qui fut le grand saint de la France médiévale où les Rois allaient prier avant de partir en guerre ! Pour moi, ce n’est pas un hasard ! Il n’y a pas de hasard (ou pas toujours…) : le hasard, c’est Dieu qui se balade incognito, comme on dit…
Ce saint, fut soldat de l’empereur romain avant de choisir de devenir le soldat du Christ et de combattre avec d’autres armes pour annoncer la Bonne Nouvelle et faire grandir l’Église et la paix de Dieu. Quand le Christ invite à la non-violence et à tendre la joue gauche après avoir été frappée sur la joue droite, cet appel est pour soi-même mais il ne peut être imposé à l’autre. Cet appel implique l’amour et la liberté dans un choix personnel, suite à une rencontre intime avec le Christ, à une conversion comme celle de St Martin.
St Martin est un bel exemple d’homme qui a rencontré le Christ et dont la vie en a été bouleversée ! Sous les traits d’un pauvre à Amiens, il a reconnu le visage du Christ !
(c’est histoire du manteau coupé en 2 parties : sa propriété et celle de l’empire).
Nous sommes, nous aussi, invités à voir les signes de la présence de Dieu autour de nous, dans notre vie ! « Tout ce que vous aurez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait ». Et donc à voir avec les yeux de la foi, de cette foi qui sauve. Le Christ le dit souvent dans l’évangile : « Relèves-toi et vas : ta foi t’a sauvé ! »
Malgré nos doutes, nos peurs et nos questions bien légitimes, avons-nous cette foi enracinée qui peut déraciner des arbres, c’est-à-dire, cette foi dans le Christ Jésus capable de changer les regards et les cœurs pour faire grandir la paix dans notre vie, autour de nous et dans le monde ?
Dans une lettre, S. Martin écrivit cette prière – et on y entend entre les lignes le soldat qu’il a été : « C’est un long combat que nous menons, Seigneur. Mais comme tu m’enjoins de rester en faction devant ton camp, je ne me déroberai pas ». Devant ma mission de disciple, de citoyen, je ne me déroberai pas, je ne déserterai pas : puissions-nous tous, le dire avec lui ! Amen.
Frère Dieudonné
Prieur du Bec