Commentaires de la Règle de saint Benoit – S18

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Catégorie : Vie monastique

CHAPITRE 71 : QU’ILS SOIENT OBÉISSANTS ENTRE EUX.

Dimanche 29 août :

     Dans ces derniers chapitres, nous retrouvons les grands thèmes du début de la Règle avec les valeurs qui constituent l’identité du moine. Ici, il est question de l’obéissance qui est présente dès le Prologue. Saint Benoît la considère comme le moyen de revenir à Dieu, la condition pour suivre le Christ.

Elle se concrétise dans la vie commune de deux façons : d’abord il y a l’obéissance aux ordres de l’abbé et aux officiers, car l’abbé est cru tenir la place du Christ ; ensuite, il y a l’obéissance fraternelle, « dans l’empressement de la charité », précise ici saint Benoît. L’obéissance est oubli de sa volonté propre pour pouvoir aller à la rencontre du Christ à travers les frères.

L’obéissance nous fait ainsi ‘’imitateurs’’ du Christ lui-même, car il est le Fils parfaitement obéissant à la volonté de son Père, et cela par amour. Ainsi, l’obéissance fait de nous des fils et non des esclaves ; elle est libératrice et non oppressive, elle dilate le cœur, elle nous fait vivre dans l’amour et chasse la peur ; elle nous établit dans la confiance.CHAPITRE 72 : DU BON ZÈLE QUE DOIVENT AVOIR LES FRÈRES.

Lundi 30 août :

     Dans cette première conclusion de la Règle, saint Benoît propose un programme qui parachève tout ce qu’il a développé depuis le début. Ce programme peut se résumer en un mot : ‘’amour’’.

On pourrait être humble, obéissant, fidèle à tous les offices, appliqué en tout, s’il n’y a pas d’amour, notre vie serait bien desséchée. On pense au chapitre 13 de la première épitre de saint Paul aux Corinthiens : « Si je n’ai pas la charité… je ne suis rien ».

Saint Benoît parle de l’amour en termes forts : « la brûlure de l’amour ». Pour lui, l’amour est un feu qui brûle et qui doit pénétrer tous les actes de notre vie, tous nos rapports mutuels. Par le renoncement à nous-mêmes, la priorité donnée à l’autre, l’amour transforme notre cœur, nous renouvelle en nous conformant au Christ à qui nous ne devons rien préférer. Si nous lui donnons la priorité, il ouvrira nos cœurs à nos frères. Nous savons aussi que nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour y parvenir, car nous sommes entravés par nos intérêts, notre orgueil, nos petits calculs égoïstes. Mais si nous nous laissons conduire par le Christ, il pourra nous entraîner sur un chemin de liberté et nous donnera la vie véritable.

 

CHAPITRE 73 : QU’EN CETTE RÈGLE, N’EST PAS CODIFIÉE L’OBSERVANCE DE TOUTE JUSTICE.

Mardi 31 août :

     Dans ce chapitre de conclusion, saint Benoît considère sa Règle comme un moyen très modeste pour parvenir à la vie parfaite. Elle est écrite, dit-il, pour les débutants qui désirent mener « une vie honnête et un commencement d’observance » en se mettant à la suite du Christ. Il existe d’autres règles pour mener la vie parfaite. Celle-ci s’inspire des Écritures, Ancien et Nouveau Testament. C’est le plus sûr moyen de marcher à la suite du Christ et de tendre vers « ces sommets de vertu et de contemplation ». Elle s’adresse à tous les disciples du Christ.

Depuis le Prologue auquel cette conclusion fait écho, saint Benoît en a détaillé tous les moyens. A nous maintenant de les prendre en main pour pouvoir parvenir à la vis véritable.

 

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    Pour ceux qui voudraient continuer la compréhension et l’étude, nous proposons quelques éditions ou rééditions de commentaires de la Règle bénédictine qu’on trouve actuellement en librairie :

  • TA LUMIÈRE SUR MA ROUTE par Dom Guillaume, avec traduction de la Règle. Salvator Paris 2021.  243 pages.  20€
  • COMMENTAIRE DE LA RÈGLE DE NOTRE PÈRE SAINT BENOIT par Benoît Standaert osb. Avec texte latin et traduction de la Règle. Abbaye de Bellefontaine et Ed. du Cerf. 2017. 461 pages. 34€
  • LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT, commentée pour les oblats et les amis des monastères par le chanoine G.A. Simon (1931) avec traduction de la Règle. 5e édition, Ed. de Fontenelle et Eds. Sainte-Madeleine 2019. 500 pages.  20€
  • Et toujours : la vie et la Règle de saint Benoît traduite par Mère Élisabeth de Solms. DDB 1965 avec de nombreuses notes pour chaque chapitre de la Règle. 320 pages.