Homélie :
Depuis des siècles, les chrétiens se réunissent pour célébrer la Vierge-Marie.
Le 1er Novembre 1950, le Vénérable Pape Pie XII proclamait comme dogme que la Vierge Marie « au terme de sa vie terrestre, fut élevée dans la gloire céleste en corps et en âme ».
Cette vérité de la foi était connue par la Tradition, affirmée par les Pères de la Église, et était surtout un aspect important du culte rendu à la Mère du Christ. C’est précisément l’élément de culte qui constituait, pour ainsi dire, la force motrice qui a conduit à la formulation de ce dogme : le dogme apparaît comme un acte de louange et d’exaltation de la Vierge sainte. En France, depuis le vœu de Louis XIII, des générations de nos ancêtres ont confié notre pays, leur propre sécurité personnelle et l’avenir des leurs et de leurs descendants à l’intercession de la Vierge glorieuse. Ici, dans ce lieu dédié à Notre-Dame, où nous recevons tant de grâces, nous devons nous arrêter quelques instants sur cette ferveur populaire telle qu’elle est vécue en tant d’autres hauts lieux spirituels de notre pays. Quelle espérance a jeté tant de chrétiens sur les routes de nos sanctuaires et sur les places de nos villes et nos villages ? Pour éclairer notre démarche et la joie qui saisit l’Église en cette fête de l’Assomption, nous devons méditer ce que les Écritures nous ont apporté à son sujet.
Dans la première lecture, Saint Jean adresse un message d’espérance et de victoire au peuple Elu qui, comme au temps de la Vierge, enfante avec douleur le Messie à cause des persécutions énormes qu’ils rencontrent. Si le dragon n’a pu être victorieux dans le ciel, il ne saurait être victorieux sur la terre car la résurrection du Christ l’a encore vaincu. C’est le règne de notre Dieu et le triomphe de son Christ. Voilà les motifs d’une joie immense.
La deuxième lecture nous présente le Christ-Sauveur comme celui par qui nous avons la vie éternelle. Le premier né d’entre les morts, Celui qui à tout vaincu même la mort, ne donnerait-il pas la vie à sa glorieuse Mère ? Là se trouve tout le sens de cette fête : « l’entrée et l’élévation de Marie notre mère est une anticipation de notre naissance au Ciel. »
Le Pape François disait à l’Angélus du 15 août 2016 : « l’Assomption de Marie est un grand mystère qui concerne chacun de nous, qui concerne notre avenir. En effet, Marie nous précède sur le chemin que parcourent ceux qui, à travers le baptême, ont lié leur vie à Jésus, comme Marie lia sa vie à Lui. La fête d’aujourd’hui nous fait élever notre regard vers le Ciel, elle pré-annonce les « cieux nouveaux et la terre nouvelle », avec la victoire du Christ ressuscité sur la mort et l’échec définitif du mal. Par conséquent, l’exultation de l’humble jeune fille de Galilée, exprimée dans le cantique du Magnificat, devient le chant de l’humanité entière, qui se réjouit de voir le Seigneur se pencher sur tous les hommes et toutes les femmes, humbles créatures, et les élever avec Lui au ciel. »
Pour celles et ceux qui ne le savent pas : nos Sœurs moniales oblates de Sainte Françoise Romaine fêtent avec nous le 600ème anniversaire de l’oblation de Sainte Françoise Romaine en 1425, et le 100ème anniversaire de la profession monastique des 4 premières religieuses du monastère Sainte Françoise Romaine à Cormeilles-en-Parisis en 1925. Au sein du monde Dieu appelle des femmes et des hommes à aimer de manière plus totale pour être des témoins de son amour pour tous à l’exemple de Marie. Et vous les jeunes, filles et garçons qui m’écoutez ce matin, si un jour vous vous sentez appelés par Dieu faites comme le jeune Samuel de la Bible et dans la prière dites au Seigneur simplement : « parle Seigneur ta servante ou ton serviteur écoute. »
Que Notre-Dame entende aujourd’hui nos prières, qu’elle en soit porteuse devant Dieu et qu’elle intercède pour nous ! Qu’elle nous aide tous à être fidèles à notre mission de baptisés, les mains sur la charrue, aussi longtemps que le Seigneur le voudra. Ainsi soit-il !
Père Dieudonné
Prieur du Bec