Homélie :
Chers frères et sœurs, alors que nous débutons l’année liturgique, Jésus nous parle de la fin des temps. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans le temps de l’Avent, et que depuis que Jésus est venu dans le monde, on peut dire que nous sommes à la fin des temps. On comprend que Jésus nous demande de nous préparer : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. » Bien sûr, nous allons nous rappelez que Jésus est venu, il y a plus de 2000 ans, nous allons célébrez sa venue parmi nous à Noël, mais sans oublier qu’il nous annonce qu’il va revenir. Toute notre vie chrétienne est tendue vers ce moment. Après la consécration à chaque messe, nous prenons soin de nous le rappeler : « Nous attendons ta venue dans la gloire », « Nous attendons que tu viennes », « Viens, Seigneur Jésus ».
Nous avons raison de souhaiter son retour parce que l’avenir de ce monde a de quoi nous inquiéter. De nombreux conflits existent toujours ; nous ressentons les effets de la crise climatique. Notre Église vit des moments difficiles : les abus et les violences nous font mal, nos communautés chrétiennes sont vieillissantes et la relève se fait rare. Nous nous inquiétons aussi pour nos proches qui sont atteints par la maladie ou qui vivent des séparations douloureuses, et on pourrait continuer la liste. L’espérance est-elle toujours possible ?
Curieusement, c’est souvent dans les moments difficiles que nous découvrons la force de l’espérance. Les lectures que nous avons aujourd’hui, comme toutes celles du temps de l’Avent, veulent raviver notre espérance.
Dans la première lecture, Isaïe invite les siens à voir plus loin que leurs malheurs présents. Alors que la ville de Jérusalem est menacée par des armées ennemies, il annonce que Dieu va sauver son peuple et rétablir la paix. Depuis que Jésus est venu habiter notre monde pour y apporter de la lumière, nous croyons que le mal n’aura pas le dernier mot. Ces paroles d’Isaïe et de Jésus deviennent pour nous une invitation à croire que le meilleur est à venir. L’Avent, c’est la foi à long terme, c’est croire que quelque chose de plus beau et de plus grand se prépare. Tantôt l’apôtre Paul nous invitait à sortir de notre sommeil. Jésus, de son côté nous invitait à veiller, à nous tenir prêts, que rien ne changera si nous restons les bras croisés.
Dans ce contexte, on peut se poser une question concrète, comment allons-nous nous préparer à Noël, à accueillir celui qui vient ? Nous installerons de jolies lumières, mais serons-nous nous-mêmes des lumières ? Est-ce que nous sommes préoccupés d’apporter de la joie à ceux et celles qui sont moins heureux que nous, à semer un peu d’espérance autour de nous ? Si nous ne faisons pas de place dans notre cœur à ceux et celles qui nous entourent, comment nous préparer à accueillir celui qui naît à Noël ? Saurons-nous témoigner de la présence de celui qui habite en nous et qui est lumière de nos vies ? Il y a un choix à faire, une disposition à avoir et une orientation à suivre.
« Marchons à la lumière du Seigneur », lançait Isaïe. « Tenez-vous donc prêts vous aussi : c’est à l’heure ou vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra », a renchéri Jésus. Ce n’est pas une menace ! Jésus prend soin de nous rappeler qu’il reviendra un jour. Nous ne savons pas quand, mais sa venue est certaine. C’est un acte de foi, et la vigilance s’impose. Le danger, c’est l’imprévoyance, tomber dans la routine, le repli sur soi, s’endormir : il faut demeurer à l’affût pour accueillir le Seigneur. Encore, cette année, il vient faire sa crèche en nous. Cependant « le Christ serait-il né mille fois à Bethléem s’il n’est pas né en toi, tu es perdu à jamais ». Préparons nos cœurs à l’accueillir. « Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de lumière… Revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ », nous dit Saint Paul. Oui, revêtons la lumière pour grandir dans l’espérance. Amen.
Père Dieudonné
Prieur du Bec