XIII. LES JOURS ORDINAIRES, COMMENT CÉLÉBRER LES MATINES.
Dimanche 16 octobre :
Saint Benoît organise ici, dans le détail, l’office des Laudes où, comme pour la plupart des grands offices, on commence toujours par le chant des psaumes répartis suivant les jours de la semaine. Il accorde une place particulière au psaume 50 qui revient chaque matin. C’est un psaume de pénitence, mais qui nous fait chanter la miséricorde de Dieu et qui prépare ainsi nos cœurs pour la louange.
On peut aussi remarquer que saint Benoît ne se laisse pas aller à la fantaisie, mais il se réfère aux normes de l’Église Romaine. C’est ce qu’il dit pour le choix des cantiques : « On dira le cantique des Prophètes propre à chaque jour comme le chante l’Église Romaine ». Mais cela peut s’entendre du reste de l’office.
C’est bien le signe que dans la célébration de l’office divin, nous sommes en communion avec toute l’Église, même si aujourd’hui, il y a une plus grande souplesse dans son organisation. Et quelque soit la dimension de la communauté, nous ne prions pas seuls, mais nous avons la responsabilité d’accomplir une mission ecclésiale.Lundi 17 octobre :
A la fin de l’office du matin et de celui du soir, on dit la prière du Seigneur, le Notre Père. Cette prière enseignée par Jésus lui-même à ses disciples, est devenue la prière de tous les enfants de Dieu, dans le temps et dans l’espace. A la fin de l’office, elle reprend toute la louange des psaumes qui vient d’être chantée ; elle est confession de foi de la miséricorde de Dieu et elle fait appel à cette miséricorde.
Saint Benoît lui donne une valeur réparatrice, car la demande de pardon a pour but de réparer les fautes, notamment toutes celles qui ont pu blesser les frères. Au chapitre 4 des instruments des bonnes œuvres, saint Benoît demande de « Rentrer en paix avant le coucher du soleil quand on a eu un désaccord (RB. 4, 73) ». La prière du Notre Père, surtout ses demandes finales, et si elle est dite avec attention, nous aide à prendre conscience du pardon à donner et à recevoir. Ainsi, avec cette prière, nous prions le Père avec les paroles du Fils et l’inspiration de l’Esprit-Saint.
XIV. AUX FÊTES DES SAINTS, COMMENT CÉLÉBRER LES VIGILES.
Mardi 18 octobre, fête de saint Luc :
Le culte des saints n’est pas premier dans la liturgie de l’Église ; c’est d’abord la Résurrection du Seigneur qui a été célébrée et qui est le mystère de notre salut donné par le Christ mort et ressuscité. C’est la foi en sa Résurrection qui fonde nos célébrations, célébration du dimanche d’abord, le premier jour de la semaine, puis célébration de l’année, en reprenant le calendrier des fêtes juives, et qui a constitué le cadre de la liturgie chrétienne dont Pâques est le sommet. C’est cette fête qui donne leur sens à tous les mystères du Seigneur.
Le culte des saints s’est ensuite développé au fil du temps, Marie occupant la première place puisque reconnue comme la Mère de Dieu. On a ensuite vénéré les témoins directs du Seigneur, les apôtres et les évangélistes comme saint Luc que nous fêtons aujourd’hui, puis les martyrs et ensuite tous les disciples qui ont rayonné l’amour de Dieu et du prochain par l’offrande de leur vie.
Il y a aussi une hiérarchie dans la célébration des saints : solennité, fêtes, mémoires. Les saints ayant participé au mystère pascal, pour ceux dont la mémoire est célébrée comme fête ou solennité, saint Benoît propose qu’on suive pour eux la liturgie du dimanche. C’est le cas aujourd’hui pour saint Luc qui a été un témoin indirect du Seigneur, mais qui s’est informé soigneusement auprès de ceux qui ont vécu avec Lui pour composer son Évangile et ensuite les Actes des Apôtres. Il a témoigné de la miséricorde du Seigneur et de l’action de l’Esprit-Saint, montrant que le salut de Dieu pour le monde était réalisé en Jésus.
- L’ALLÉLUIA, EN QUELS TEMPS IL FAUT LE DIRE.
Mercredi 19 octobre :
On peut donner l’impression de se répéter en soulignant le caractère pascal de notre office ; et pourtant, ce chapitre 15 sur l’alleluia le souligne d’autant plus, et saint Benoît précise sa présence au cours de l’année liturgique dans les différents offices de la nuit et du jour.
C’est toujours au Christ ressuscité que s’adresse notre louange. Si l’alleluia retentit beaucoup plus au temps pascal, il continue d’être chanté jusqu’au Carême. Il marque la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine et sur le péché. Mais notre louange ne signifierait rien, elle serait même trompeuse, si nous ne vivions déjà comme des ressuscités.
XVI. COMMENT DE JOUR, SE CÉLÈBRENT LES OFFICES DIVINS.
Jeudi 20 octobre :
Dans ce chapitre de la Règle sur les offices de jour, saint Benoît cite deux versets du psaume 118 où le premier verset est même cité deux fois : « Sept fois le jour, j’ai proclamé Ta louange ». L’autre verset cité concerne l’office de nuit : « Au milieu de la nuit, je me levais pour te rendre grâce ».
Il faut, semble-il, interpréter le chiffre sept, non pour sa simple valeur arithmétique, mais pour sa valeur symbolique qui est celle de la plénitude. C’est le sens qui lui est donné habituellement dans la Bible, comme pour le chiffre douze par exemple. Et ce n’est pas tant le nombre d’offices récités chaque jour qui est important, que ce soit 7, 10 ou 5, mais le fait que la louange due à Dieu doit rythmer toute la journée, encadrer les autres activités et les pénétrant par la prière. Autrement dit, vivant sous le regard de Dieu, la louange, la méditation, l’oraison doivent animer toute notre vie. Bien sûr, notre esprit doit rester attentif aussi à notre travail, il ne s’agit pas de le laisser rêver ou vagabonder, mais il doit garder une attitude d’ouverture et d’attention à la grâce de Dieu.
L’office ne constitue pas alors dans ce cas une rupture par rapport à notre travail ou aux autres activités, mais il le sanctifie en l’offrant au Seigneur. Et l’on peut en dire autant de l’office de nuit (office ou prière personnelle) par rapport au repos qui est lui aussi sanctifié.
XVII. COMBIEN DE PSAUMES CHANTER À CES MÊMES HEURES.
Vendredi 21 octobre :
Après les grands offices que sont les Vigiles et les Matines, viennent les petites Heures, puis le grand office du soir, les Vêpres et enfin les Complies au début de la nuit.
Ce qui faut retenir de cette succession, c’est le rappel que notre vie est entièrement offerte à Dieu ; elle est rythmée par sa louange et toutes nos activités sont enveloppées par une prière constante et régulière. Cette prière est celle de l’Église, et quelle que soit l’importance de la communauté, nous participons à la vie de l’Église ; comme membres du Corps du Christ nous Lui offrons notre louange.
XVIII. EN QUEL ORDRE IL FAUT DIRE LES PSAUMES.
Samedi 22 octobre :
Ce qui est important dans ce chapitre n’est pas tant le nombre de psaumes à réciter pour chaque office, que le fait de les recommencer tous les dimanches. La semaine est l’unité de temps pour les offices, et même si aujourd’hui, on ne chante pas partout tous les 150 psaumes du psautier dans une semaine, mais plutôt sur deux semaines, c’est toujours le jour de la Résurrection du Seigneur, premier jour de la semaine, qui est le point de départ de la nouvelle semaine.
Il y a toujours un lien entre notre vie quotidienne et le chant de l’office puisque nous renaissons à la vie nouvelle avec le Christ dans son mystère pascal. Nous vivons avec Lui et nous tendons vers le monde nouveau.