29ème dimanche du T.O – Luc (18, 1-8)

Publié le 19 octobre 2025

Catégorie : Homélies

Évangile« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »

Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

 

 

Le juge inique et la veuve, Pieter de Grebber, 1600-1652
Pour le croyant, le bien par excellence que Dieu désire partager est l'amour: c'est le don gratuit et sans condition qu'il nous fait, car « Dieu est Amour» Jn, 1

Homélie :

La lettre de St Paul à Timothée – enchâssée entre la première lecture et l’Évangile – donne le ton à la liturgie de ce dimanche: « Grâce à l’Écriture, l’homme de bien sera équipé pour faire toute sorte de bien».

Pour le croyant, le bien par excellence que Dieu désire partager est l’amour: c’est le don gratuit et sans condition qu’il nous fait, car « Dieu est Amour» « 1 Jn. Le chemin de l’accueil de Dieu dans nos vies est la prière. C’est pourquoi quand Moïse levait les mains pour la prière, son peuple l’emportait. C’est pourquoi, Jésus, Parole de Dieu, nous appelle à « toujours prier ».

Jésus nous offre aujourd’hui la parabole de la veuve qui implore le  juge. Parfois nous confondons une parabole avec une allégorie. La différence c’est qu’une allégorie nous oblige à interpréter le rôle de
chacun d’une manière figée tandis qu’une parabole est une image vivante d’une situation que nous accueillons en toute liberté et qui nous fait évoluer et avancer. La tentation, ici, serait de choisir un rôle et nous situer humblement comme le pauvre qui supplie … et par conséquent de considérer
Dieu, qui ne nous donne pas ce que nous espérons, comme le juge qu’il faut fléchir par notre prière insistante! Or ce n’est pas l’image que Jésus nous donne dans l’évangile: la persévérance dans la prière est un don de Dieu.

Le Père nous invite à entrer avec Jésus dans sa communion d’amour; il donne et se donne sans
attendre. En nous donnant Jésus il nous a tout donné et tout est grâce. Les épreuves que nous traversons ne nous sont pas imposées pour nous apprendre d’abord la patience, mais la
désappropriation par amour: c’est Dieu qui est patient; il ne nous fait pas attendre, mais fait tout contribuer au bien de ceux qu’il aime: toute notre vie de prière est une progressive identification au
Christ Jésus; avec lui, don confiant à l’amour du Père qui nous aime comme il aime son Fils: « par lui, avec lui et en lui, comme nous le demandons dans notre prière eucharistique.

«Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» Demandons-lui de soutenir toujours notre foi par la prière: union au Christ qui nous conduit au Père dans la confiance du Saint-Esprit.

Frère Jean Marie
Moine du Bec