CHAPITRE 17 : COMBIEN DE PSAUMES CHANTER À CES MÊMES HEURES.
Dimanche 20 février :
Tous les offices de la journée, dont les psaumes constituent la partie essentielle, sont encadrés par une supplication :
Pour l’ouverture, nous chantons : « Dieu viens à mon aide » pour demander au Seigneur de nous préparer à célébrer sa louange, car nous sommes rassemblés pour prier avec toute l’Église et nous avons besoin du secours divin pour accomplir cette mission. Nous demandons pour cela à l’Esprit-Saint de venir au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut, pour reprendre les expressions de l’Apôtre Paul dans son épître aux Romains au chapitre 8.
Après avoir chanté les louanges au Seigneur, en reprenant donc les psaumes qui sont sa Parole et sa prière, nous supplions aussi pour tous les hommes et les femmes qui nous entourent, proches ou lointains, tous ceux qui peinent dans l’existence de différentes manières. Nous le faisons en Église, avec tous nos frères chrétiens. Comme baptisés et disciples du Christ, nous sommes intercesseurs pour tous les hommes qui ne le connaissent pas encore comme ceux qui sont accablés, afin que le Seigneur les guide et les attire à lui.CHAPITRE 18 : EN QUEL ORDRE IL FAUT DIRE LES PSAUMES.
Lundi 21 février :
Au début de ce chapitre, il est surtout question de l’office de Prime. Or cet office n’est maintenu aujourd’hui que dans peu de monastères ; surtout ceux où l’on respecte impérativement la règle des sept offices quotidiens, depuis les Laudes jusqu’à Complies. Aujourd’hui, l’organisation des différents offices est beaucoup plus souple et varie suivant les monastères ; l’important étant que leur répartition favorise la sanctification de toute la journée.
Saint Benoît dispose les psaumes de Prime sur la semaine de telle sorte que les Vigiles du dimanche, qui rappellent la Vigile pascale, débutent par un psaume de résurrection, à savoir le psaume vingtième.
Mais saint Benoît n’impose pas le choix des psaumes comme un absolu ; ce qu’il propose, c’est une idée directrice, à savoir que le dimanche est le premier jour de la semaine et que les psaumes affectés au dimanche expriment la Résurrection du Seigneur, car c’est la victoire du Christ qui nous renouvelle.
Mardi 22 février :
Dans ce second paragraphe, saint Benoît poursuit l’organisation des petites heures du jour. Mis à part le psaume 118, entièrement chanté le dimanche et le lundi, ce sont les psaumes des montées (Ps. 119 à 127) qui sont repris chaque jour du lundi au samedi. Ces psaumes, encore appelés psaumes de pèlerinage, sont ceux que les pèlerins chantaient en montant à Jérusalem.
Au milieu de la journée, ces psaumes des montées expriment notre désir de marcher, nous aussi, vers la Jérusalem Céleste, notre vraie Patrie. Ils nous rappellent que toute notre vie doit être tournée vers cette Patrie d’en haut, distincte de notre patrie terrestre d’ici-bas. Nous sommes gardés dans le désir et dans la Présence de Dieu, dans le quotidien même de nos tâches et devoirs d’ici-bas.
Mercredi 23 février :
Parmi les rythmes liturgiques qui sont à notre portée, c’est peut être le rythme hebdomadaire auquel saint Benoît attache le plus d’importance. Il y a bien sûr le cycle annuel culminant avec Pâques ; il y a le rythme quotidien dont saint Benoît achève ici l’organisation, mais le rythme hebdomadaire nous marque d’une façon particulière. Il a sa source dans la tradition biblique dans laquelle il a été établi, surtout après l’exil, avec l’organisation du culte d’après les sept jours de la création et la sanctification du septième.
Avec la Résurrection du Christ, c’est le premier – ou huitième – jour qui devient le fondement de la semaine et de la vie liturgique. Chaque dimanche, nous faisons mémoire de la Résurrection et nous renaissons à une vie nouvelle. Liturgiquement, ce sont les Vigiles du dimanche qui marquent le nouveau départ de la semaine liturgique.
Même si nous chantons le psautier sur deux semaines (avec quelques psaumes repris plusieurs fois comme les psaumes 50, 96…), ce sont toujours des psaumes de résurrection qui inaugurent la nouvelle semaine. Et ce rythme hebdomadaire se traduit dans la vie pratique avec les services communautaires qui sont renouvelés le dimanche. Ainsi liturgie, prière, travail et même détente ne s’opposent pas, mais sont des activités unifiées, car notre vie forme un tout.
CHAPITRE 19 : DE LA DISCIPLINE DU CHANT.
Jeudi 24 février :
Les premiers mots de ce chapitre situent parfaitement notre prière à l’office : « Nous avons foi… oui, nous avons foi que la divine présence est partout ».
Notre prière, en effet, repose sur la foi en cette présence de Dieu, si non elle serait vide, sans objet. C’est la foi qui nous maintient dans la prière, dans l’attente de Dieu, dans la confiance. Elle nous donne l’assurance que Dieu nous écoute.
Nous avons mis notre confiance en Jésus, le Fils de Dieu, qui est mort et ressuscité pour nous. Et comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents sur l’office divin, sa résurrection donne son sens à notre louange quotidienne et hebdomadaire, puisque chaque dimanche nous célébrons le mystère pascal qui se déploie dans toute notre vie.
Nous avons foi en l’Esprit-Saint dont nous savons qu’il vient au secours de notre faiblesse pour nous faire trouver les mots et les attitudes justes pour notre prière. Il réchauffe nos cœurs parce qu’étant l’Amour, il vient les habiter, les renouveler et les transformer.
CHAPITRE 20 : DE LA RÉVÉRENCE DANS LA PRIÈRE.
Vendredi 25 février :
Après avoir organisé l’office en détaillant les différentes heures du jour et de la nuit, le nombre de psaumes à chanter dans la semaine, saint Benoît conclut toute cette section par un chapitre sur les dispositions intérieures que l’on doit avoir pour une bonne célébration des offices.
Nous devons nous présenter devant Dieu « en toute humilité et pure dévotion », comme on se tient « avec humilité et respect » devant un personnage important, en reconnaissant que nous sommes pêcheurs. Rappelons-nous la prière du publicain : « Mon Dieu, aie pitié du pêcheur que je suis » (Luc 18,13). Prière brève et pure, prière humble et sincère, qui fait appel à l’Esprit-Saint pour nous inspirer les mots et les attitudes justes, car nous ne savons pas prier comme il faut. Elle doit pénétrer notre cœur pendant tout l’office, mais aussi avant, pour nous y préparer, et après, pour rendre grâce.
Ces dispositions nous permettront d’entrer spécialement dans la prière des psaumes où l’on retrouve si souvent cette attitude d’humilité avec la louange, la confiance et la supplication.
CHAPITRE 21 : DES DOYENS DU MONASTÈRE.
Samedi 26 février :
Ce chapitre n’est plus directement d’actualité, car le système des décanies ne se pratique plus. Mais ce qui reste valable pour nous aujourd’hui, c’est le souci que nous devons avoir les uns pour les autres, l’attention aux plus faibles. Le mérite de la vie, c’est la pratique de la Règle, sans raideur ni ostentation, car nous sommes tous appelés dans le Royaume, mais avec humilité. Et puis, même si c’est toujours à reprendre, l’expérience et les années nous introduisent dans la connaissance de la sagesse. Du moins, on peut le souhaiter.
Donc ensemble, portons le souci de toute la communauté en ayant en vue le bien des autres avant nos intérêts particuliers.