CHAPITRE 11 : COMMENT SE CÉLÈBRENT LES VIGILES DU DIMANCHE.
Dimanche 13 février :
Il y aurait beaucoup à dire sur ce chapitre. Saint Benoît lui accorde une grande importance et le développe longuement, d’abord parce que c’est l’office des Vigiles, donc un temps de veille avec le Seigneur, ensuite parce que c’est le dimanche, le jour de la Résurrection.
On constate une progression, un élan qui nous mène vers l’évangile que tous écoutent debout, dans l’attitude de respect pour le Christ présent par sa Parole, mais aussi parce que c’est la position de ceux qui sont ressuscité avec lui. L’Évangile est mis en honneur en étant précédé et suivi des hymnes de louange : Te deum laudamus et Te decet laus.
Cet office des Vigiles du dimanche est aussi le premier office de la semaine, le dimanche étant, bien entendu, le premier jour de la semaine selon la tradition biblique et chrétienne, et non le ‘’week-end’’ de notre société sécularisée et sans espérance.
Avec le dimanche, nous entrons dans le monde nouveau inauguré par la résurrection du Seigneur ; nous célébrons le salut qu’il nous donne ; nous sommes renouvelés dans l’espérance grâce à la victoire du Christ sur la mort et le péché, ce qui nous donne de pouvoir marcher à sa suite.CHAPITRE 12 : COMMENT CÉLÈBRER LA SOLENNITÉ DES MATINES.
Lundi 14 février :
Après l’office des Vigiles, saint Benoît aborde l’office des Laudes du dimanche qui est tout entier marqué par la Résurrection du Seigneur. Le dimanche est le jour du Seigneur qui rappelle le dimanche de Pâques.
Les psaumes choisis sont des psaumes de louange, y compris le psaume 50, le Miserere, qui fait passer de l’abattement du cœur humilié à la résurrection intérieure. Le cantique évangélique, le Benedictus, qui fait mention du soleil levant, évoque nettement la Résurrection du Christ surgissant du tombeau.
Les Laudes du dimanche sont donc bien la célébration de la vie nouvelle, du salut donné par Jésus. Cette célébration va se poursuivre avec l’eucharistie, sacrement de la mort et de la Résurrection du Christ qui nous renouvelle dans la foi et dans son amour.
CHAPITRE 13 : LES JOURS ORDINAIRES, COMMENT CÉLÈBRER MATINES.
Mardi 15 février :
On peut retenir de la première partie de ce chapitre deux points :
- D’abord que l’office se célèbre en communauté ; il n’est pas une simple affaire de dévotion personnelle. Bien sûr, si l’on a un empêchement, on peut – et c’est même recommandé – prier l’office personnellement, soit entièrement ou au moins partiellement, pour bien signifier que l’on appartient à la communauté. Nous appartenons en effet à un groupe, nous sommes réunis au nom du Seigneur qui se trouve au milieu de nous et la prière commune nous unit les uns aux autres et renforce la charité.
- Ensuite, notre office nous établit en communion avec toute l’Église comme le suggère cette indication de saint Benoît : « Comme le chante l’Église romaine ». Même si aujourd’hui une plus grande souplesse est autorisée dans le choix et la répartition des psaumes, il y a des directives générales, une structure donnée, pour la célébration de l’office. Il y a aussi un ordre à respecter ; on chante les psaumes et les cantiques des Prophètes qui sont la parole de Dieu. Tout cela maintient une unité dans la prière entre les croyants et même au-delà de notre horizon qui est par définition limité. Il y a également un lien très fort entre la prière et la foi qui nous unit selon l’adage : « Lex orandi, lex credendi ».
Avec la célébration de l’office divin, nous avons une mission à remplir qui nous sort de nous-mêmes : par notre baptême, personnellement et communautairement, nous appartenons à l’Église universelle.
Mercredi 16 février :
La prière du Notre Père à la fin des deux grands offices le Laudes et de Vêpres peut nous suggérer quelques réflexions car c’est la prière du Seigneur adressée à son Père et notre Père. Sa place à la fin de l’office nous permet de remettre au Fils toute notre louange et notre supplication exprimées dans les psaumes afin qu’il puisse les présenter à son Père. Il les lui offre avec sa prière continuelle, avec les mots qu’il nous a lui-même laissés. Il en fait une gerbe en son honneur où nous unissons notre volonté à la sienne. Il recueille ainsi notre humble prière avec celle de tous nos frères de par le monde.
En même temps, cette prière fait le lien entre la louange que nous venons d’offrir avec le chant des psaumes et notre vie quotidienne. Connaissant nos faiblesses, notre pêché, nous faisons appel à la miséricorde du Seigneur, lui qui pardonne toutes nos fautes, pour que nous puissions pardonner nous aussi ; lui qui nous soutient dans les combats spirituels, car il a lui-même combattu le mal jusqu’à donner sa vie pour nous.
Grâce à la prière du Notre Père, notre louange à l’office n’est pas séparée de notre vie concrète et nous pouvons la remettre entre les mains du Père, sachant qu’il est toujours présent auprès de chacun de nous.
CHAPITRE 14 : AUX FÊTES DES SAINTS, COMMENT CÉLÈBRER LES VIGILES.
Jeudi 17 février :
Dès les débuts de l’Église, ont été instituées des fêtes de saints. Leur but est de glorifier Dieu qui réalise son œuvre dans des hommes et des femmes qui ont répondu à l’appel du Christ et ont été dociles à l’action de l’Esprit Saint en eux. Ils ont conformé leur volonté à celle de Dieu et se sont offerts à sa grâce. Célébrer leur fête ou leur mémoire, c’est rendre gloire à Dieu pour la diversité de ses dons qui se manifeste dans la diversité de ses saints.
C’est aussi reconnaître que les saints participent déjà à la Résurrection du Seigneur. Aussi, les solennités et les fêtes des saints se célèbrent comme un dimanche, même s’il y a des degrés différents comme : les solennités, les fêtes et les mémoires d’obligation ou facultatives, selon les pays, les régions ou les lieux.
La première place est accordée à la Vierge Marie dont les mystères nous tournent vers son Fils. Les autres saints sont témoins de Jésus ressuscité et continuent d’attirer nos regards et nos cœurs vers lui.
CHAPITRE 15 : L’ALLÉLUIA, EN QUELS TEMPS IL FAUT LE DIRE.
Vendredi 18 février :
On pourrait commenter abondamment ce chapitre sur l’alléluia ; de nombreux auteurs ont montré le sens de ce chant, depuis saint Augustin jusqu’à l’époque contemporaine.
Saint Benoît insiste sur l’alléluia à l’office. Il est chanté toute l’année sauf en Carême où son absence fait d’autant plus désirer son retour à Pâques et son déploiement pendant tout le temps pascal.
Le chant de l’alléluia est un rappel constant de la Résurrection du Seigneur. Le mystère pascal éclaire toute la vie du chrétien et lui donne tout son sens. Il en est ainsi de la vie du moine qui est configuration à la vie de Jésus, à sa mort et à sa Résurrection. Comme saint Paul, nous sommes tendus de tout notre être vers le Christ. Notre but, c’est la cité nouvelle qui est dans les cieux, la vie avec Jésus ressuscité dont la célébration de l’office nous donne déjà un avant-goût. La liturgie est l’anticipation de la liturgie céleste à laquelle nous aspirons.
CHAPITRE 16 : COMMENT, DE JOUR, SE CÉLÈBRENT LES OFFICES DIVINS.
Samedi 19 février :
Ici, saint Benoît se préoccupe moins du détail des offices que de l’ensemble. Au fond, c’est toute la journée, y compris la nuit, qui est consacrée à la louange du Créateur.
En citant le psaume 118, saint Benoît évoque le nombre sept (« Sept fois le jour j’ai proclamé ta louange »), qu’il considère comme un chiffre sacré. Autrement dit, c’est le chiffre de la plénitude. C’est donc toute la journée qui est consacrée à la louange, même si l’on est obligé de distinguer les heures à cause de la mise en place des activités concrètes quotidiennes. Malgré cela, il ne devrait pas y avoir de ruptures dans le rythme de la journée, car ce qui est visé ici, ce n’est pas le nombre d’offices par jour, mais la continuité de la louange qui doit habiter en permanence le cœur de chacun et qui jaillit à l’occasion des offices célébrés ensemble.