Homélie : « Je te salue, comblée de grâce… » disait l’Archange Gabriel à Marie. « Dieu, par la grâce, habite en elle ».
Chers frères et sœurs, le récit de l’Annonciation nous le connaissons bien. Aujourd’hui est un jour de joie, de grande joie, en plein Carême, pour toute l’humanité. Un Enfant va naître ! Tout enfant est un don de Dieu, et Celui-ci est Don de Dieu lui-même ! Cet Enfant, c’est Dieu avec nous, l’Emmanuel ! Nous avons là, déjà, le ton de Noël. Et cet Enfant Dieu voudra, à la fin de sa vie, demeurer toujours avec nous dans l’Eucharistie !
Le salut arrive sur notre terre en ce jour de l’Annonciation ! Réjouissons-nous !
En ce jour de l’Annonciation, Marie, la favorisée de Dieu, bien que bouleversée par la salutation de l’envoyé de Dieu, dialogue sans crainte avec l’ange. Marie nous apprend à dialoguer avec Dieu, à entrer en relation avec Lui comme un être libre et aimé. Elle ose, en toute confiance filiale, poser une question à Dieu afin de communier à ses désirs sur elle. La question de Marie « Comment cela sera-t-il ?» n’est pas un doute de la part de Marie. Elle veut simplement entrer dans le projet de Dieu, et elle demande comment elle peut y collaborer. Comme si elle disait : « Je ne refuse pas de marcher ; veux-tu seulement me montrer le chemin ? » La vie en alliance avec Dieu n’est pas un écrasement silencieux de la personne, mais une libération qui nous conduit à notre plein épanouissement, à la vraie liberté. Le Oui de Marie sera comme une gerbe de blé : quand on la prend en son centre, les épis retombent librement de chaque côté, et c’est magnifique.
La rencontre de Marie et de l’ange est le plus beau traité sur la prière, un dialogue avec Dieu. Elle consent à ce que sa vie s’accomplisse d’une manière qu’elle n’avait pas envisagée ; elle prenait le risque d’être répudiée, d’être lapidée même. Son consentement est sa réserve ! « Que tout se passe pour moi selon ta parole. » Pour nous aussi, il se passe en ce moment des choses dans l’église, dans nos vies que nous n’avions jamais pensé vivre, et qui sont dérangeantes pour dire le moins… Obéir par amour est un acte libre qui devient un OUI à Dieu. L’obéissance nous rend libres… comme Marie. « Le Fiat de Marie, précède et annonce le « Me voici » de Jésus à son Père que nous avons entendu dans la deuxième lecture de la lettre aux Hébreux. » Parole qui fait écho à celle du psaume 39 : « Me voici, Seigneur, je viens pour faire ta volonté. »
Avec Marie, chantons notre action de grâce dans la plus grande reconnaissance, de tout ce que le Seigneur nous donne de vivre en disant humblement : « Je suis la servante ou le serviteur du Seigneur, que tout se fasse selon ta Parole. » Cette Parole vivante donnée au monde pour croire comme Marie, cette Parole qui est capable de réaliser en nous toutes ses promesses de salut et de nous donner de vivre dans la foi et la confiance, car rien n’est impossible à Dieu.
Père Dieudonné
Prieur du Bec